En cette rentrée des classes la question du financement des Ikastola a de nouveau été soulevée. Bien que je ne nie pas le problème, je reste toujours étonné de voir que certains s’offusquent (encore) du refus de l’état français de subventionner les établissements scolaires de Seaska.
L’Euskara n’est pas une préoccupation de l’état Français, mais la notre si. Donc agissons !
Ces derniers mois, j’entendais souvent « la loi FALLOUX est mal faite, il faut la changer ». Il faut se rendre compte d’une chose, qu’on le veuille ou non, à l’heure actuelle l’Euskara est le cadet des soucis des gouvernants français. Déjà par le passé, ce sujet-là ne les intéressait pas. Alors maintenant que nous sommes en temps de crise et que la France est au bord de la récession, l’Euskara, malheureusement, est à mille lieux de leurs préoccupations.
Donc, on peut continuer à demander des changements « incertains » mais en parallèle nous devons régler le problème de financement des Ikastola de façon « certaine».
Dans sa très bonne lettre d’opinion (« La Leçon du 1er Juin », Enbata, 24/06/2013)[1], Richard Irazusta écrivait : « Manifester pour un principe c’est bien, accompagner la manifestation de réalisations concrètes c’est mieux. » Suivant ce principe, je propose un acte concret : que nous financions nos Ikastola par nous-mêmes. Mon appel se dirige principalement vers les anciens élèves de Seaska.
L’Ikastola un enseignement de qualité que nous, anciens élèves, devons préserver et consolider pour les générations futures.
Comme moi, vous, anciens élèves de l’Ikastola, avez pu bénéficier d’un enseignement de qualité au sein de Seaska. Contrairement à beaucoup d’écoles, nous avons eu la chance de pouvoir apprendre l’euskara tout en maîtrisant le français aussi bien que les autres. En outre, nous avons pu travailler dans des classes non surchargées et avoir des enseignants dévoués qui, même grévistes, et donc non rémunérés par l’état, nous faisaient cours pour pouvoir nous aider à obtenir notre BAC.
Les bases solides issues de notre passage à Seaska nous ont permis plus tard de décrocher des diplômes professionnels ou universitaires et ainsi de pouvoir obtenir, pour la majorité, un poste de travail.
Comme nos parents l’ont fait jadis pour nous, il serait opportun que nous aidions financièrement Seaska afin que l’enseignement des Ikastola puisse profiter aux générations futures.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Je propose donc de mettre en place un système mensuel de dons massif envers Seaska. Chacun mettrait en fonction de ce qu’il peut ou de ce qu’il veut.
Pour rappel, le 2000ième élève de Seaska est de 1988, et donc âgé de 25 ans. On peut estimer que nous sommes au moins 2000 à avoir un travail rémunéré (les plus de 18 ans ayant un emploi moins ceux au chômage). Si la moyenne mensuelle de nos dons était de 25€ (certains donneront plus, d’autres moins) on pourrait récolter 25*2000*12= 600 000€ par an destinés à financer la construction de nouvelles Ikastola.
Cette nouvelle ressource permettrait à Seaska d’augmenter sa capacité d’endettement. Ainsi, elle pourrait emprunter davantage, un montant au moins équivalent à celui des dons récoltés. C’est-à-dire 600 000€.
Donc Seaska pourrait lever 600 000€ (des dons) + 600 000€ (emprunt) = 1 200 000€ dès la première année.
Il faut toujours garder en tête que les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Un don à Seaska donne droit à une réduction d’impôt aux donateurs non parents d’élèves d’une Ikastola :
Même si le but premier d’un don à Seaska n’est pas celui-là, celui-ci donne droit à une réduction d’impôt aux donateurs qui ne sont pas parents d’élèves d’une Ikastola. Pourquoi s’en priver !!??
En effet, une personne payant ses impôts et donnant 25€ par mois à Seaska, soit 25*12=300€ par an, bénéficie d’une réduction d’impôt de 66%[2]. C’est-à-dire, que le coût réel pour cette personne sera de 300*(1-66%)=102€ par an.
De cette manière Seaska percevra 300€ alors que le coût pour la personne aidant les Ikastola sera de 102€.
Pour conclure, je suis conscient que cette proposition ne répondra pas à tous les besoins immédiats de Seaska. Cependant, cela permettra d’en résoudre un petit nombre cette année et d’autres dans les années futures. Cela aura également l’avantage de montrer que, comme nos parents par le passé, nous, jeunes issus de Seaska, sommes acteurs du développement des Ikastola.
Pour finir, je citerai deux phrases issues du site de Seaska : « Le mécénat n’est pas uniquement réservé à quelques riches donateurs» et « Euskara maite baldin baduzu, lagun ezazu ! »
Comme moi, faîtes un don à Seaska !
Patxi BERGARA, Chargé de projet au sein de HERRIKOA
[2]Dans la limite de 20% du revenu imposable. En cas de dons supérieurs à ce taux, il est possible de reporter l’excédent sur l’année d’après et ceci, pendant cinq ans au maximum. Je rappelle que pour bénéficier de cette réduction d’impôt il ne faut pas être parent d’élève d’une Ikastola.