Les élus de la chambre d’agriculture se répartissent en dix collèges différents. Les syndicats agricoles, dont ELB, présentent leurs candidats au collège des chefs d’exploitation. En revanche, le syndicat LAB présente les siens pour élire les délégué.es des salariés agricoles répartis en deux collèges. Argitxu Dufau (LAB) explique le sens de cette démarche.
Jusqu’au 31 janvier, les acteurs et actrices de l’agriculture sont appelé·es à voter pour élire leurs représentant ·es à la chambre d’agriculture départementale des Pyrénées-Atlantiques. Cette Chambre est composée de plusieurs collèges dont ceux des salarié·es, 3a et 3b. Bien que ces élections aient lieu au niveau du département, qui ne correspond pas à notre champ d’organisation, le syndicat LAB y présente des candidat·es.
Il est indispensable que la voix des salarié ·es de ce secteur soit aussi prise en compte et que leurs revendications spécifiques soient portées. A travers ses candidat·es, LAB défend un modèle d’agriculture paysan et local, respectueux, qui garantit de bonnes conditions de travail ainsi qu’une rémunération qui assure une vie digne aux travailleur ·euses. Nos revendications trouvent un écho particulier : pour preuve, en 2019, nous étions la deuxième force dans les deux collèges confondus. Et ce, au niveau départemental ! Cela laisse à penser que nous serions la première force au niveau d’Ipar Euskal Herria (IEH, Pays Basque Nord).
Résultats au niveau d’Ipar Euskal Herria
L’échelle départementale n’est pas satisfaisante pour notre syndicat. LAB est le seul syndicat de travailleur·euses organisé au niveau d’Euskal Herria et en tant qu’abertzale, il nous semble nécessaire que les résultats de ces élections, tout comme l’ensemble des élections syndicales, soient proclamés à l’échelle de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB). Il s’agit là d’un enjeu de souveraineté essentiel. C’est en ce sens que nous avons interpellé le préfet ainsi que le président de la CAPB et les député ·es. De plus, malgré nos irréfutables résultats électoraux, la préfecture n’a pas pu s’empêcher de nous évincer du processus électoral (réunions de préparation, etc.), argumentant que nous n’étions pas un syndicat représentatif car ne disposant pas des 8% d’audience nécessaire au niveau de l’État français dans la branche de la production agricole, alors que ces élections sont organisées au niveau départemental. Ce déni démocratique manifeste ne nous empêche pas de nous porter candidat et n’entache en rien notre détermination, au contraire.
Droits et revendications
Car dans le secteur de l’agriculture aussi il y a syndicalement de quoi faire. Nous revendiquons le paiement de toutes les heures travaillées, un salaire qui permet aux travailleur·euses de vivre au Pays et de s’y loger, l’accueil et le logement des salarié·es saisonnier·es dans de bonnes conditions, l’interdiction des temps partiels imposés et des contrats précaires, la garantie des droits à la formation de qualité et pendant le temps de travail. Ces points, parmi d’autres, représentent des enjeux sociaux cruciaux pour les travailleur ·euses du secteur. Pourtant, l’actuelle Chambre située à Pau, malgré ses collèges salarié·es et employeur·euses, ne traite malheureusement pas de manière satisfaisante la question des conditions de travail et n’a pas vocation à négocier des conventions collectives. Il est toutefois primordial de nous présenter à ces élections syndicales pour renforcer le syndicat et nous permettre de mettre en oeuvre nos revendications en IEH.
Travailler ici, décider ici
Nous luttons pour la création d’un espace de négociations collectives, type Commission paritaire locale (CPL), au niveau d’IEH pour le secteur agricole. Dans cette instance et en créant le rapport de force nécessaire, nous, travailleur ·euses pourrons aller chercher de nouveaux conquis sociaux et défendre nos emplois. Pour siéger et négocier, l’audience devra être mesurée au niveau d’IEH. Cette CPL pourrait rapidement être mise en place si les parties prenantes font preuve de volonté politique. Nous interpellons directement les syndicats de travailleur·euses et organisations de patron·nes paysan·nes pour qu’iels s’engagent avec nous dans ce projet. Si nous luttons pour une agriculture paysanne et locale, nous luttons aussi pour la souveraineté sociale de notre territoire et pour la justice sociale.
Candidat·es de LAB :
– Collège 3a (production agricole) : Peio Lacoste, Camille Albisetti, Dani Errecart, Monik Garate, Iban Etxegoin
– Collège 3b (groupements professionnels agricole) : Delia Delanne, Ekaitz Mazusta, Laura Lumalé, Thomas Erguy, Morgan Lefloch