Mutations dans un contexte particulier

Face à l’adversité, la direction du PNV Euskadi buru batzar doit faire les bons choix.

Dans un État difficilement gouvernable, les nations et leurs partis périphériques jouent un rôle charnière déterminant. Grâce à la position clef de Carles Puigdemont et ses sept députés, la voie démocratique bouchée depuis six ans, s’entrouvre. L’avenir dira si cela suffira pour obtenir des changements institutionnels conséquents dans le sens de l’émancipation de nos peuples.

Les résultats des élections législatives et sénatoriales du 23 juillet montrent que les cartes politiques bougent du fait de contextes et de rapports de force divers. La Communauté autonome basque (CAV) confirme la chute du PNV enclenchée aux élections municipales et régionales du 28 mai. Il obtient ses plus mauvais résultats depuis 34 ans en perdant 103.220 voix par rapport à 2019. A un millier de voix près, il est talonné par EH Bildu qui recueille un député de plus que son rival, grâce à son élu navarrais. Avec moins de 3 % des voix, Geroa Bai, la formation proche du PNV, chute elle aussi en Navarre. Cette évolution fait des vagues.

Un éléphant du PNV, José Alberto Pradera ex-député général de Bizkaia de 1987 à 1995, se démarque de la ligne officielle. Le 27 août, il déclare souhaiter que les députés de son parti s’abstiennent au parlement espagnol le jour de l’investiture du nouveau gouvernement, plutôt que de soutenir les socialistes associés à Sumar (ex-Podemos). Cela montre combien le PNV est tiraillé. Les défaites ne sont jamais faciles à gérer et le vieux parti a les yeux rivés sur les élections autonomiques et européennes dans onze mois. Parviendra-t’il à enrayer son affaiblissement ? En cette période d’incertitude, fera-t-il le choix difficile de renouveler son équipe dirigeante – le triumvirat Urkullu- Ortuzar-Esteban -, rajeunir et mettre une plus grande parité au sein de sa direction, l’Euskadi buru batzar ? On le dit en pleine réflexion, à la recherche des explications socio- politiques de son déclin. Vote utile pour faire barrage à la droite, mauvaise gestion de graves conflits sociaux dans deux instances emblématiques de l’autonomie — police autonome et secteur santé (Osakidetza) —, impopularité des mesures prises lors de la pandémie, usure générale d’un parti vieillissant réputé inamovible ? Le PNV se perd en conjectures. Un cacique clame qu’il faut retrouver la flamme originelle, l’élan sabinien, en réenchantant les batzoki. Il y a un an, le parti avait lancé un vaste audit, pour être mieux en phase avec sa mouvance. Cela n’a pas suffi. Dans le dernier numéro de la revue Hermès proche du PNV, Andoni Ortuzar reconnaît qu’hormis le combat en faveur des sélections sportives nationales et celui du contrôle de la Sécurité sociale, les efforts de sa formation sur le plan de la symbolique nationale manquent de panache, ils ne sont pas assez prégnants. La dimension gestionnaire a pris le dessus, comme un étouffoir. On n’imagine pas qu’il se lance dans une révolution à la CiU qui évinça sa tendance autonomiste. Les restructurations passent par des crises à haut risque. Appliquera-t’il la maxime de Saint-Ignace-de-Loyola sur le discernement : au temps de la désolation, ne jamais procéder à des changements. Rien n’est moins sûr.

Progression du PSOE et du PP dans la CAV

Seuls, les résultats électoraux feront bouger le PNV et l’on se souvient qu’il avait quasiment lâché les accords de Lizarra-Garazi, quelques mois après leur signature, suite à des élections qui faisaient progresser les indépendantistes basques. Le voilà aujourd’hui au pied du mur, comme hier Xabier Arzallus face à deux cataclysmes : la scission d’EA et la crise économique sans précédent qui anéantit les fleurons de l’industrie basque. Mais depuis plus d’un siècle, le vieux parti en a vu d’autres, il a de la ressource, y compris pour renaître de ses cendres, tel le phénix.

EH Bildu progresse de plus de 50.000 voix, soit de cinq points. Le « tout sauf EH Bildu » consécutif au scrutin du 28 mai, est largement désavoué. La formation a su enfourcher le thème de la priorité anti-Vox et à son allié, la droite. Arnaldo Otegi voit sa ligne politique confortée, elle est celle de la déchirante mutation de l’indépendantisme basque écartant ce qui fut son moteur militant puis son boulet, la lutte armée. Il a quasiment atteint le score d’Amaiur en 2011, maximum historique de la gauche abertzale. Mais il faut faire sauter le plafond de verre et attention demain à ne pas se reposer sur ses lauriers ou croire que la politique politicienne peut tout faire. Les craintes provenant de fractions dissidentes de la gauche abertzale sont balayées. Sans doute perdureront- elles, mais à la marge. Les efforts des magistrats espagnols et des partis de droite pour maintenir vivant le conflit, en nier la dimension politique et susciter les réflexes d’union sacrée, n’en apparaissent que plus dérisoires.

Le PSOE et le PP progressent dans la CAV, ils gagnent chacun un député, au détriment de Sumar, héritier de Podemos, qui perd deux élus. Le feu de paille des Indignés qui généra une succession de formations instables (Podemos, Màs País, En Comú, aujourd’hui Sumar), fit très peur à EH Bildu, mais il se résorbe peu à peu. Le PP demeure quasi résiduel en Euskadi avec seulement deux députés, ils étaient sept en 2000.

Au total, l’addition des voix abertzale baisse en quatre ans et passe en dessous de la barre des 50 %. Chacun sait que les élections générales sont pour nous moins favorables que les élections locales, mais le phénomène est inquiétant. Il montre les faiblesses des abertzale et l’ampleur du chemin encore à parcourir.

Au centre de Barcelone, 525.000 personnes en faveur de la liberté.

En Catalogne

Elle voit la montée en puissance des socialistes qui récupèrent leur hégémonie, essentielle pour conquérir le pouvoir à Madrid. Le PSOE rassemble plus d’un million deux cents mille voix ; à lui tout seul, il a plus de députés que les deux partis souverainistes réunis. Cette remarquable progression consécutive à la reconquête de Barcelone deux mois plus tôt, se fait au détriment des indépendantistes. ERC qui dirige difficilement la Communauté autonome en étant largement minoritaire, chute très lourdement, près de la moitié de son électorat s’évapore. Phénomène identique pour Junts, mais dans des proportions bien moindres, il ne perd qu’un seul député. Le PP effectue un bond en avant, en partie dû à l’apport de Ciudadanos qui ne se représentait pas du fait de sa disparition, suite à de multiples crises internes. Vox progresse lui aussi et Sumar perd un peu de son poids électoral par rapport à son ancêtre Podemos. Les abertzale d’extrême gauche de CUP sont rayés de la carte, ils se disent peu intéressés par ce type de scrutin. L’affaiblissement des abertzale s’explique par le vote utile pour faire barrage à l’arrivée de la droite et de l’extrême droite en Espagne, en votant pour le PSOE. L’effet anti-Vox, en somme. Une autre explication vient des graves divergences tactiques qui affectent Junts et ERC, en désaccord pour tenter de sauver le processus souverainiste qui n’a pas abouti à une négociation avec l’État, portant sur la forme des institutions. ERC réputé relativement proche des socialistes n’a obtenu que des miettes et rien sur le fond. La commission de négociation avec le gouvernement n’a fait que traîner des pieds et tourner en rond, un vrai enterrement de première classe.

Carles Puidemont, le revenant.

Pedro Sanchez a pu ainsi afficher auprès de ses électeurs qui l’accusaient de brader l’unité nationale pour se maintenir au pouvoir, d’être parvenu en réalité à affaiblir et à diviser le camp indépendantiste, à apaiser la Catalogne hier encore embrasée. Donc à contenir le conflit, voire à le geler. Ce qui n’est pas faux.

Puigdemont négocie en secret

Mais heureusement, toute médaille a son revers. Malgré l’érosion des partis abertzale, leur situation est paradoxale. Ce scrutin est marqué par le grand retour sur le devant de la scène de l’ex-président en exil, Carles Puigdemont et de ses sept députés(1). Une vraie bombe. Leur soutien à une majorité de gauche est impératif, si celle-ci veut gouverner l’Espagne. Voilà Puigdemont, depuis six ans « ce pelé, ce galeux d’où venait tout le mal », accéder au statut de faiseur de roi le soir du 28 juillet. Certains veulent croire qu’il se contentera de la piste d’atterrissage qui lui sera offerte et que les pesanteurs sociologiques du réel auront raison de sa radicalité. Carles Puigdemont qui affiche son intransigeance négocie en grand secret. Il a tout intérêt à faire durer le plaisir auprès des cadres du PSOE qui se sont rendus à Waterloo. Amnistie générale et référendum d’autodétermination sont ses deux exigences principales et il précise : « Je ne reviendrai ni avec des menottes, ni en quémandant l’indulgence d’un juge espagnol. Je lutterai pour revenir libre ».

Le vote des sept députés de Junts pour présidence du parlement espagnol n’est pas une surprise. Signe des temps, avant l’investiture reportée au 27 septembre pour qu’Alberto Núñez Feijóo fasse un tour de piste pour rien, Junts, ERC et le PNV obtiennent le prêt temporaire de députés et sénateurs de la part du PSOE ou de Sumar. Les formations catalanes et basques constituent ainsi des groupes parlementaires qui leur donneront des moyens d’intervention et des financements beaucoup plus importants.

Le slogan de Martin Luther King repris en Catalogne.

ERC a compris qu’une nouvelle alliance est nécessaire avec Junts, ne serait-ce que pour se maintenir au pouvoir à la Generalitat. Le climat de la Diada (Aberri Eguna catalan) le 11 septembre prochain, sera significatif des évolutions nécessaires. Espérons qu’elle ne mettra pas en scène le désolant spectacle de l’an dernier : la division frisant la haine entre abertzale. Les organismes Òmnium Cultural et ANC de la société civile qui ont tant de poids dans le mouvement catalan, campent sur des positions radicales : l’indépendance, sinon rien. Pour ERC, cela relève de « l’indépendantisme magique ». En charge de responsabilités gouvernementales, la formation penche vers plus de pragmatisme. Mais faibles résultats et échecs électoraux font qu’elle durcit aujourd’hui son credo.

Demain, aller jusqu’au clash ?

L’Espagne devient aussi ingouvernable que la Belgique grâce aux Flamands. Et c’est très bien. On objectera que par leur action, les forces centripètes catalanes et basques mobilisent la droite et l’extrême droite animées par une hystérie nationaliste. Il n’est pas exclu que le PSOE joue encore à la course de lenteur et multiplie les manoeuvres dilatoires comme lors de la législature précédente, dans le but d’enliser les réformes. Remis comme par miracle au centre de la vie politique, Junts va négocier à la hausse, tout en sachant que le résultat ne sera jamais entièrement satisfaisant. Au regard du traitement ignoble qui fut réservé à Carles Puigdemont et à toute l’élite politique de son pays, il n’est pas exclu que Junts aille jusqu’au clash. Seules les fragilités que connaît l’Etat espagnol peuvent permettre de briser son carcan, de faire évoluer ses institutions, en offrant des opportunités, des fenêtres de tir en somme. Ni les Catalans, ni les Basques ne demandent la souveraineté pour disposer de trois sous-marins nucléaires, 50 canons Caesar et 150 représentations diplomatiques à l’étranger. Une formule fédérale ou mieux, confédérale à la Suisse, était déjà évoquée… lors des négociations d’Alger. C’est avec la souveraineté-association, une des solutions possibles au problème espagnol en Euskal Herri et Catalunya. Calvo Sotelo disait en 1935 préférer une Espagne rouge plutôt qu’une Espagne éclatée, « Antes una España roja que una España rota». Ses héritiers risquent de vivre une version soft des deux.

Une des innombrables manifestations en faveur du droit du peuple catalan à disposer de lui-même.

Pourvu que les « partis périphériques » parviennent à conserver leur rôle charnière… C’est évidemment la condition pour que perdure la voie démocratique qui peut permettre de résoudre ces questions nationales, cette voie doit garder son efficacité au détriment de la violence. Mais mus par le souci d’annihiler l’influence des partis minoritaires, les Espagnols pourraient être tentés de modifier la loi électorale, en accordant un bonus permettant à la formation arrivée en tête de gouverner. Un peu comme dans le scrutin à la proportionnelle pour les élections municipales en France. Une telle opération est à haut risque. Bloquer les situations par des manigances juridiques permet de gagner du temps, mais ne résout pas sur le fond des questions nationales posées par des peuples minorisés qui jouent leur survie. En 1799, Francisco Goya gravait une eau-forte célèbre, titrée : « Le sommeil de la raison engendre des monstres ». Parvenir à rompre ce « sommeil de la raison », voilà sans doute un des défis majeurs auquel est aujourd’hui confronté l’État espagnol.

(1) Le 23 juillet, Junts a perdu 138.000 voix, il ne contrôle aucune des capitales de provinces, Barcelone lui a échappé et il dirige seulement la députation de Girona. Il a quitté le gouvernement catalan présidé par ERC en octobre dernier.

Résultats des élections législatives outre Pyrénées

Navarre, cinq députés

2019. Participation : 65,91 %.
Na + (droite) : 99.078 voix, 29,88 %, 2 députés.
PSOE : 83.734voix, 25,26 %, 1 député.
Geroa Bai : 12.709 voix, 3,83 %, 0 député.
EHBildu : 56.548 voix, 17,06 %, 1 député.
Podemos-IU : 55.498 voix, 16,74 %, 1 député.
Vox : 19440 voix, 5,86 %, 0 député.

2023. Participation : 69,74 %
UPN : 51.764 voix, 15,27 %, 1 député.
PP : 56.483 voix, 16,66 %, 1 député.
PSOE : 92.798 voix, 17,31 %, 2 députés (+1).
EHBildu : 58.686 voix, 17,28 %, 1 députés (=).
Geroa Bai : 9839 voix, 2,9 %, 0 député.
Sumar : 43.564 voix, 12,85 %, 0 député.
Vox : 19.213 voix, 5,66 %, 0 député.

Bizkaia, huit députés

2019. Participation : 66,76 %.

PNV : 221.979 voix, 35,43 %, 3 élus.
PSOE : 120.566 voix, 19,24 %, 2 élus.
EHBildu : 94.669 voix, 15,11 %, 1 élu.
PP : 55.621 voix, 8,88 %, 1 élu.
Podemos : 97.125 voix, 15;5 %, 1 élu.

2023. Participation : 67,87 %.
PNV : 163.508 voix, 26,97 %, 2 élus (-1).
PSOE : 156.639 voix, 25,84 %, 2 élus (=).
EHBildu : 125.418 voix, 20,69 %, 2 élus (+1).
PP : 69.771 voix, 11,51 %, 1 élus (=).
Sumar : 66.189 voix, 10,91 %, 1 élu (=).

Gipuzkoa, six députés

2019. Participation : 65,79 %.
PNV : 116.761 voix, 30,65 %, 2 élus.
EHBildu : 98.951 voix, 21,20 %, 2 élus.
PSOE : 69.342 voix, 18,2 %, 1 élu.
PP : 23.619 voix, 6,2 %, 0 élu.
Podemos : 57.363 voix, 15,06 %, 1 élu.
Vox : 7274 voix, 1,91 %, 0 élu.

2023. Participation : 67,37 %.
PNV : 84.338 voix, 22,65 %, 31,26 %, 2 élus (=).
EHBildu : 116,414 voix, 31,26 %, 2 élus (=).
PSOE : 86.711 voix, 23,28 %, 2 élus (+1).
PP : 32.033 voix, 8,6 %, 0 élu.
Sumar : 39.435 voix, 10,59 %, 0 élu (-1).
Vox : 7683 voix, 2,06 %, 0 élu.

Araba, quatre députés

2019. Participation : 67,23 %.

PNV : 40.262 voix, 23,69 %, 1 élu.
EHBildu : 27.453 voix, 16,15 %, 1 élu.
PSOE : 37.488 voix, 22,06 %, 1 élu.
PP : 25.506 voix, 15,01 %, 0 élu.
Podemos : 28.186 voix, 16,59 %, 1 élus.
Vox : 6.421 voix, 3,78 %, 0 élu.

2023. Participation : 66,62 %.
PNV : 27.936 voix, 16,62 %, 1 élu (=).
EHBildu : 32.844 voix, 19,54 %, 1 élu (=) .
PSOE : 46.476 voix, 27,65 %, 1 élu (=).
PP : 29.985 voix, 17,84 %, 1 élu (+1).
Sumar : 21.407 voix, 12,73 %, 0 élu (-1).
Vox : 6.500 voix, 3,86%, 0 élu.

Communauté autonome basque, 18 députés

2019. Participation : 66,43 %.

PNV : 379.002 voix, 32,19 %, 6 élus.
EHBildu : 221.073 voix, 18,78 %, 4 élus.
PSOE : 227.396 voix, 19,31 %, 4 élus.
PP : 104.746 voix, 8,9 %, 1 élu.
Podemos : 182.674 voix, 15,43 %, 3 élus.
Vox : 28.979 voix, 2,46 %, 0 élu.

2023. Participation : 67,61 %.
PNV : 275.782 voix, 24,05 %, 5 élus (-1).
EHBildu : 274.676 voix, 23,95 %, 5 élus (+1) .
PSOE : 289.826 voix, 25,27 %, 5 élus (+1).
PP : 131.789 voix, 11,49 %, 2 élus (+1).
Sumar : 127.031 voix, 11,07 %, 1 élu (-2).
Vox : 29.943 voix, 2,61%, 0 élu (=).

Catalunya, 48 députés.

2019. Participation : 69,4 %.
PSOE : 794.666 voix, 20,64 %, 12 élus.
Podemos : 549.173 voix, 14,27 %, 7 élus.
ERC : 874.859 voix, 22,73 %, 13 élus.
Junts : 530.225 voix, 13,77 %, 8 élus.
CUP : 246,971 voix, 6,42 %, 2 élus.
PP : 287.714 voix, 7,47 %, 2 élus.
Ciudadanos : 217.935 voix, 5,66 %, 2 élus.
Vox : 243.640 voix,6,33 %, 2 élus.

2023. Participation : 65,42 %.
PSOE: 1.213.006 voix, 34,49 %, 19 élus (+7).
Sumar : 493.548 voix, 14,03 %, 7 élus (=).
ERC : 462.883 voix, 13,16 %, 7 élus (-6).
Junts : 392.634 voix, 11,16 %, 7 élus (-1).
CUP : 98.794 voix, 2,8 %, 0 élu (-2).
PP : 469.117 voix, 13,34 %, 6 élus (+4).
Vox : 273.023 voix, 7,76%, 2 élus (=).

Etat espagnol, 350 députés
Un recours concernant le vote à l’étranger ne  permet pas de dire que ces résultats sont définitifs.

2019. Participation : 66,23 %.
PP : 5.047.040 voix, 20,99 %, 89 élus.
NA+ : 99.078 voix, 0,41 %, 2 élus.
Vox : 3.656.979 voix, 15,21 %, 52 élus.
Ciudadanos : 1.650.318 voix, 6,86 %, 10 élus.
PSOE : 6.792.199 voix, 28,25 %, 120 élus.
Podemos IU : 3.119.364 voix, 12,97 %, 35 élus.
Màs País : 559.110, 2,33 %, 3 élus.
ERC : 874.859 voix, 3,64 %, 13 élus.
Junts : 530.225 voix, 2,21 %, 8 élus.
CUP : 246,971 voix, 6,42 %, 2 élus.
PNV : 379.002 voix, 1,58 %, 6 élus.
EHBildu : 277.621 voix, 1,15 %, 5 élus.
Canariens : 124.289 voix, 0,52 %, 2 élus.
Galiciens : 120.456 voix, 0,5 %, 1 élu.
Cantabres : 68.830 voix, 0,29 %, 1 élu.
Teruel existe : 19.761 voix, 0,08 %, 1 élu.

2023. Participation : 70,4 %.
PP : 8.091.840 voix, 33.05 %, 137 élus (+48).
UPN : 51.764 voix, 0,21 %, 1 élu.
Vox : 3.033.744 voix, 12,39 %, 33 élus (-19).
PSOE : 7.760.970 voix, 31,7 %, 121 élus (+1).
Sumar : 3.014.006 voix, 12,21 %, 31 élus (-7).
ERC : 462.883 voix, 1,89 %, 7 élus (-6).
Junts : 392.634 voix, 1,06 %, 7 élus (-1).
PNV : 275.782 voix, 1,12 %, 5 élus (-1).
EHBildu : 333.362 voix, 1,36 %, 6 élus (+1).
Galiciens : 152.327 voix, 0,62 %, 1 élu (=).
Canariens : 114.718 voix, 0,46 %, 1 élu (-1).

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