Nous sommes le 17 mai à Ibiza (Baléares). Dans la catégorie des vétérans, Josetxo Mujika âgé de 66 ans vient de triompher au championnat du monde du triathlon (natation, cyclisme et course à pied). La nouvelle serait passée inaperçue si un incident ne s’était produit. Josetxo Mujika est un bon Basque originaire de Zumarraga, il fait partie du club gipuzkoan Plazaola Urola Triatloia. Les premiers arrivés montent sur le podium, deux revêtent sur leurs épaules leur drapeau national. Le hic est que Josetxo porte un ikurriña, mais il représente l’Espagne… Alors c’est le clash. Le sang d’un organisateur de la compétition ne fait qu’un tour. Il se précipite sur le nouveau champion en hurlant : « Ou bien le drapeau espagnol, ou bien la médaille! » Il tente d’arracher le drapeau basque et demande au maire d’Ibiza de retirer la médaille au champion. L’élu fait la sourde oreille, Josetxo Mujika ne cède pas. Il résiste et reçoit sa médaille puis sous les vivas, brandit son drapeau national. Les réseaux sociaux s’emparent de la scène qui tourne en boucle.
L’affaire somme toute assez dérisoire est significative du climat de crispation régnant dans la péninsule ibérique en matière de question nationale. Elle prend un singulier relief avec le projet de création d’une sélection basque de pelote au sein de la Fédération internationale de pelote qui doit pour cela modifier ses statuts, avec l’accord de 66 % de ses membres représentant 33 nations. Cela signifierait que l’actuelle sélection régionale d’Euskadi siègera en tant que sélection basque dans la Fédération internationale, à égalité avec celles des Etats. Les députés espagnols ont voté en novembre 2022 une loi permettant à la sélection sportive d’une communauté autonome de siéger à la Fédération internationale. La Fédération française de pelote basque est favorable à ce changement. Le 23 avril, la fédération espagnole indique son « rejet catégorique » et fait valoir qu’un « accord préalable du Conseil supérieur des sports du gouvernement espagnol » est nécessaire. La tension monte, la tempête dans le verre d’eau pointe à l’horizon, on se croirait presque comme en Catalogne en 2017.
Merci de m’éclairer sur la définition “d’un bon Basque”.
Il y en a t-il des mauvais et si oui lesquels ?
Les mauvais font partie de ces autochtones qui trahissent leurs ancêtres. Ils sont assez nombreux.