Beñat Etchebest
Une gifle s’est perdue, un matin de 14 juillet 2021, sur la joue de monsieur le maire de Saint-Jean-de-Luz. Le contexte la relie à la cité. La gifle est politique. Tout mon soutien à l’homme qui l’a reçue. Il a décidé de sortir du cadre, face à une jeunesse qui l’y invitait. Il contribue au débat.
Pour certains, la République a été dénigrée, bafouée par des abertzales de gauche, radicaux. Abertzale, de gauche, radicaux, comme pour multiplier une division. En avons-nous les moyens ?
La gifle de Saint Jean, est douloureuse, sur la joue de la République.
“Euskara baizik etzakiten hariek, morts pour la patrie.
Ils ne savaient que le basque, morts pour la patrie. ”
Un grand-oncle survivant de 14-18, un autre défunt-passeur en 39-45, un parent « engagé-volontaire » en Algérie, sous prétexte que les « ennemis » étaient de gauche ou de droite, croyants ou athées, comme pour, déjà, multiplier une division. L’intronisation dans une république française s’est faite « quoi qu’il en coûte » ! N’est-ce pas, feu bataillon de Gernika ?
La connaissance de l’histoire de notre terre, nous aide à comprendre notre résistance à l’organisation romaine, monarchique et … républicaine, cette organisation qui ne va pas assez loin ! Nous sommes issus des Biltzar, Fueros et Silbiet. Les décisions se prennent localement. Nous ne confions pas nos vies à un niveau N+1, mais oui à notre voisin.
La gifle de Saint Jean, est douloureuse, sur la joue d’une République, en panne de projet.
Le monde est devenu un village. La République est là, qui ferme les hôpitaux, exporte ses armes, masque ses citoyens, ne parvient pas à renouveler son projet de société.
Nos parents en avaient un, qui a baigné notre enfance. Il fallait nourrir la France.
Même cela, nous l’avons abandonné !
Panne de camions et voilà que notre population mourra de faim.
Panne d’électricité, et nous n’aurons plus à boire.
Nos jeunes ne peuvent plus se loger ?
La fin de la vie humaine sur terre est annoncée ?
Quelle est cette République, qui leur confie un tel héritage ?
La gifle de Saint Jean, clap de fin, top de départ ?
Avons-nous conscience de l’urgence ?
Ecoutons nos radicaux. Ne les classons pas comme des rien. Ils ont des choses à dire, à faire. Ce sont nos voisins, nos cousins, notre miroir, notre soutien.
Nous sommes en bras de chemise, à construire un projet de société cohérent. Il sera bâti par les gens d’ici, en confiance. Un cercle, chacun y trouve sa place, au centre, un espace, parole, réflexion, action.
Additionnons, multiplions. Commençons !