Julien Delion, porte parole Génération.s
Alain Rousset au nom du Conseil Régional, et Philippe Neys du MEDEF, pour des raisons diverses, appellent de leurs vœux la relance de la LGV et du projet GPSO Grand Projet du Sud Ouest.
Ces travaux impacteraient durablement notre environnement, détruisant des espaces biologiques, mettant en péril la faune et la flore, et ne répondraient pas aux enjeux réels de mobilité du quotidien…
N’oublions pas la mise en place du tronçon LGV Tours Bordeaux, autour d’un PPP, Partenariat Public Privé, activant les instances d’Etat, caisse des dépôts et consignations, et un consortium privé Liséa.
Ces travaux PPP, avec la mise en place d’une concession ferroviaire privée, ont couté près de 8 milliards d’euros, particulièrement aux collectivités, y compris du sud de Bordeaux, jusqu’à nos communes des Pyrénées Atlantiques. Liséa est actuellement le concessionnaire privé de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique SEA, Tours-Bordeaux mise en service en juillet 2017.
Ce PPP pose depuis le début un problème : il a ouvert la porte à un premier gestionnaire privé d’une infrastructure ferroviaire en France, jusqu’en 2061. Durant les 40 prochaines années, le contrat impose un nombre de circulations obligatoires quotidiennes, avec un double péage ferroviaire, sur les 2 portions de LGV, y compris en personnes.
Ce montage pèse fortement sur le service rendu aux voyageurs, et ce modèle économique d’un ancien monde n’est pas institutionnellement viable, ces TGV n’étant rentables, du fait du coût du sillon privé, qu’au dessus de 70 % de billets vendus.
Pourtant nous entendons toujours les mêmes porteurs de projet persister dans leur vision dépassée…
En effet, ces trains sont intéressants en gain de temps s’ils sont direct ou semi direct de Bordeaux à Paris (arrêt Poitiers) mais perdent toute leur utilité en effectuant de multiples arrêts. De nombreuses communes, contributrices, regrettent leur choix premier, et sont victimes de Liséa.
Concernant la continuité de la ligne vers l’Espagne, un tracé a été décidé, en lien avec les régions, l’état et SNCF réseau ( RFF à l’époque) : il produirait les mêmes erreurs. Ce Grand Projet du Sud Ouest, n’a pas de réelle cohérence à nos yeux, il passerait totalement à coté des enjeux environnementaux et mobilités locaux, il enclaverait encore plus le territoire, en ne desservant plus les gares de Bayonne, Biarritz, Saint Jean de Luz comme actuellement, mais en voyant passé entre l’Espagne et Bordeaux une ligne défigurant le paysage, bétonnant des zones humides, des zones naturelles, et des zones habitées…
Génération.s Pays Basque s’oppose à ce projet et porte des propositions locales, de mobilité globale.
Concernant le ferroviaire, nos priorités se situent sur le bassin Sud Landes, Pays Basque :
Un plan pluriannuel TER est indispensable, avec une régénération des lignes de dessertes des territoires locaux, avec la mise en vitesse V200Km/h de la portion Bordeaux Bayonne, avec la suppression des passages à niveaux dangereux, avec la création d’haltes ferroviaires d’aménagement du territoire (Bidart, Bas Tarnos, Lahonce, Halte nouvelle de Bayonne Glain), avec l’étude de la ligne du Soufre, avec la relance du train de nuit La Palombe Bleue Irun-Hendaye-Paris (victime du TGV et de Liséa en 2017), avec un cadencement sur l’étoile ferroviaire de Bayonne (2ème de la région), avec la relance du Fret ferroviaire par le service public,…
Tout cela pour un coût public maitrisé, bien plus sérieux et concret que les 8 milliards du projet inutile et couteux de LGV….