Le XIVe Congrès du Syndicat ELA se déroulera du 15 au 16 juin prochain à Bilbo. En prélude à cet important rendez-vous fixant les orientations du syndicat pour les quatre prochaines années, la Fondation Manu Robles- Arangiz organise une conférence le vendredi 2 juin à 19h00 au 20 rue des Cordeliers à Bayonne. Cette soirée permettra de découvrir la vision concernant le processus souverainiste en Pays Basque du syndicat ELA, majoritaire en Hegoalde, particulièrement combatif, abertzale et indépendant de tout parti politique. Xabi Anza, responsable formation d’ELA et Jose Elorrieta, Secrétaire général d’ELA de 1988 à 2008, qui a publié début 2017 le livre Un regard syndical à contre-courant. Classe, territoire, nouvelles alliances seront les deux conférenciers. Nous publions ici des extraits d’interventions de Jose Elorrieta.
Comme le reconnaissent ses différents interlocuteurs, parler avec Jose Elorrieta, c’est discuter avec un abertzale qui a vécu de façon passionnée le syndicalisme et qui a attrapé le “virus” de la politique.
Secrétaire général du syndicat ELA durant deux décennies, après avoir pris sa retraite, il a obtenu sa thèse en sciences politiques et apparaît de nouveau sur le devant de la scène à la sortie de son dernier livre Un regard syndical à contre-courant en ce début 2017.
L’ancien secrétaire général dédie son dernier livre à la “quatrième génération de femmes et d’hommes du syndicat ELA, pour le combat déterminé qu’elle mène en faveur de la classe des travailleurs du Pays Basque”. Jose Elorrieta précise qu’une des satisfactions les plus grandes de sa retraite est de voir comment la situation a changé ces dix dernières années et que malgré tout, les militants d’ELA montrent une énergie et un potentiel impressionnant.
“Le néolibéralisme domine, certes, tant dans le monde qu’ici, mais il n’est pas invincible”. Et il illustre cette situation avec toutes les victoires que le syndicat a obtenues durant les dernières décennies. “Issu du PNV, le syndicat ELA, durant les années 60, a eu des réflexions en son sein pour avoir un politique alternative à celle du PNV. Durant les années 74-76, ELA décide de se concentrer sur le travail syndical et de laisser la politique de côté. Ce fut pour moi une décision pertinente qui a préservé l’unité du syndicat alors que notre situation organisationnelle alors exigeait qu’on se consacre exclusivement au travail syndical. Avec notre génération, ELA s’est positionné contre le pacte d’Ajuria Enea (qui interdisait toute relation avec le Mouvement de Libération nationale basque) et a fait la Déclaration de Gernika (considérant le statut d’autonomie caduc). Actuellement ELA considère qu’il y a la possibilité d’ouvrir un espace alternatif de rassemblement syndical, social et politique. Nous n’avions jamais atteint ce niveau-là, et ELA est désormais sur cette position stratégique, c’est remarquable!”
Suite au prochain webdomadaire Enbata.Info.