Mitxelin Izarra
C’est une drôle de garbure que nous préparent les opposants à l’EPCI unique ces jours-ci.
Les légumes locales y baignent dans un jus pas très appétissant. La carotte biarrotte qui s’y était plongée refuse à présent de s’y fondre. Fanes trop fanées? L’olive angloye se récrie: sa place est avec les amuse-gueule, pas dans ce brouet que peu de tables veulent au menu. Le navet de Luxe s’y voit bien, pourvu que ses lasagnes l’accompagnent. Les pois chiches sans goût qui ne sont là que pour épaissir un peu le consommé, eux, flottent.
Alors, on repasse le plat ou pas?
Certains ont de l’appétit: ils n’ont pas pu attendre la fin de la consultation des clients pour mitonner leur soupe de (re)courgette. Les marmitons toqués se sont affairés dans l’arrière-cuisine pour concocter la recette et la faire goûter au ministre soi-même. Ils auraient, dit-on, intégré un peu d’avocat pour relever le tout.
Les chefs, pendant ce temps, font savoir que la recette n’est peut-être pas si au point que ça et qu’il faudra attendre la fin du deuxième round de dégustation. Le maître du Palais a même convenu qu’il commençait à en avoir une indigestion et qu’il n’allait pas se resservir. C’est vrai, ça gave.
D’ailleurs, on l’entend souvent ces jours-ci, ce genre de cuisine, on en a soupé!
Jolie parabole, ma foi…