L’esprit général de cette circulaire nous semble très clair: elle est destinée à re-mettre les maires et conseils municipaux qui soutiennent les ikastola dans le rang par la menace.
En demandant la plus stricte application de la loi, le préfet refuse de voir le rôle essentiel que les ikastola jouent en faveur de la langue bas-que qui rappelons-le est constitutionnellement patrimoniale.
Présenter les ikastola par le seul filtre des établissements privés revient à nier purement et simplement la politique publique en faveur de la langue basque que l’Office Public de la Lan-gue Basque (OPLB) met en œuvre et que Mr le préfet approuve dans les différents conseils d’administration.
Ne pas donner les outils dont les ikastola ont besoin pour leur développement tant en investissement qu’en fonctionnement est une agression envers toute la politique publique en faveur de la langue basque. Les acteurs principaux du renouveau de la langue basque aujourd’hui sont Seaska et les ikastola.
Monsieur le Préfet nous montre enfin le vrai visage de la République envers les langues régionales. Le représentant de l’Etat au con-seil d’administration de l’OPLB veut-il aussi nous faire croire que l’OPLB et la politique publique menée depuis quelques années ne sont que de la poudre aux yeux? De nombreux militants de la langue basque pensent qu’il en est ainsi.
A Seaska nous avons confiance dans la volonté des élus locaux, et dans la majorité de la population qui veut vraiment sauver la langue basque… Nous ne cèderons pas aux menaces d’un préfet zélé. Seaska est toujours sorti renforcé de toute attaque frontale de l’administration… Seaska en a vu passer des préfets en quatre décennies.
Nous avons donc confiance en notre politique, nous continuerons à accueillir tous les enfants dont les parents ont fait le choix de l’immersion, qui ont fait le choix afin que leurs enfants soient réellement bilingues. Nous continuerons à solliciter les maires et les élus pour qu’ils nous aident à la mise à disposition d’infrastructures publiques.
Nous avons pallié à l’absence de politique publique lorsqu’elle n’existait pas, nous participons activement à la mise en œuvre de celle-ci maintenant qu’elle existe avec force et en mettant dans la balance la plus-value des milliers de nos militants, et nous continuerons contre vents et préfets parce que les outils que les instances démocratiques du Pays Basque Nord ont voulu et mis en place (Conseil des élus, Conseil de développement, EKE, EEP/ OPLB, Biltzar des maires etc.) nous donnent raison.
Nous en appelons aux parlementaires et au gouvernement afin qu’ils adoptent une loi sur les langues régionales tant de fois promise, une loi qui mettrait fin à toute interprétation tendancieuse des textes réglementaires et encouragerait les élus à participer davantage au développement des ikastola et de la langue basque.
Nous tenons à remercier d’ores et déjà le soutien que de nombreux élus nous ont manifesté suite à cette circulaire. Nous appelons les élus ainsi que la population à rester vigilants face à cette nouvelle tentative contre les Calandreta, les Ikastola et les langues minorisées de l’Etat.
Paxkal Indo,
Président de Seaska