Le XVe congrès, en 110 ans d’existence, du syndicat ELA s’est tenu les 24 et 25 novembre 2021 à Bilbao. Enbata avait sa Une du 4 novembre 1976 sur le congrès d’Eibar refondant ELA au sortir de la dictature franquiste.
Que de chemin parcouru depuis pour ELA qui de bon troisième à l’époque derrière les Commissions Ouvrières (CCOO) et l’UGT est devenu, de loin, le premier syndicat du Pays Basque sud.
ELA est une organisation planifiant de profondes et perpétuelles mutations, pour rester en phase avec la classe ouvrière de ce pays et ses secteurs les plus vulnérables.
Rompant entre les années 70 et 90 tout lien organique et politique avec son parti fondateur le PNV pour devenir un des principaux opposants à ses politiques néo-libérales et à son autonomisme tiédasse; passant de syndicat quasi exclusivement masculin à une organisation dirigée par un comité national où les femmes sont devenues majoritaires; organisation autrefois présente dans toutes les instances de cogestion et désormais syndicat de contre-pouvoir; ancien partisan du statut d’autonomie, ELA se déclare aujourd’hui en faveur d’une république basque indépendante visant une émancipation nationale et de classe, et favorable à un processus unilatéral pour construire une majorité souverainiste et progressiste en Euskal Herria.
Retour sur un congrès composé de 736 délégués qui a réaffirmé la ligne radicalo-pragmatique du syndicat et au terme duquel sa direction, considérablement rajeunie, a été élue à bulletins secrets à une majorité de 90,69 % des voix.