ENBATAk 60 urte
Victor Pachon Président du Collectif des associations de défense de l’environnement (CADE).
La plupart des combats en faveur de l’environnement ont été remportés grâce à la mobilisation citoyenne et au relais de la presse, notamment Enbata qui en a fait une marque de fabrique. On doit bien à Enbata ce relais ou cet écho des combats pour l’environnement, mais aussi cette façon de sentir qu’il y avait des enjeux nouveaux qui méritaient qu’on s’y arrête. Enbata ouvrait ainsi une brèche, posait le débat et la presse institutionnelle se devait ainsi d’en parler aussi. Ce levier nous a bien servi.
Les municipales approchant et tous les candidats se verdissent. Cependant quelques uns vont sans doute nous expliquer que certains coups sont déjà partis, déplorables, mais juré craché ce seront les derniers. “Elisez-nous ou réélisez- nous et vous allez voir ce que vous allez voir.” Nous en étions là dans les années 90, à l’aube du CADE, un projet par km de côte au Pays Basque, des projets de golfs un peu partout (Lahonce, Villefranque, Bassussarry, Tarnos, Ondres, Ilbarritz…).
On nous expliquait alors doctement, que les Japonais adoraient le golf, qu’ils adoraient faire un nouveau parcours tous les jours et qu’il fallait donc de nombreux golfs.
Une nouvelle religion triomphait qui, sans rire, nous annonçait “des charters de japonais toutes les semaines sur le Pays Basque et le sud des Landes.”
De ces projets de golf seul celui de Bassussarry surnage difficilement ainsi que celui d’Ilbaritz amputé de sa partie tournée vers Mouriscot.
Nous avons réussi à vaincre les autres. Nous les avons vaincus grâce à la mobilisation citoyenne, mais aussi grâce à la presse qui a relayé nos combats et nos arguments. Enbata était de cette presse, hebdomadaire là où Ortzadar n’était que bimensuel. Il nous a toujours ouvert ses colonnes. C’était aussi une marque de fabrique pour Enbata que de se faire l’écho des combats pour l’environnement. On doit bien à Enbata ce relais mais aussi cette façon de sentir qu’il y avait des enjeux nouveaux qui méritaient qu’on s’y arrête. Enbata ouvrait ainsi une brèche, posait le débat et la presse institutionnelle se devait ainsi d’en parler aussi. Ce levier nous a bien servi.
Aujourd’hui où, du côté d’Ilbaritz par exemple, se pose avec acuité la question d’une extension de golf ou d’une ferme urbaine, le CADE sera là, Enbata aussi sans aucun doute pour peser sur le balancier, mais quelque chose me dit que, comme pour la LGV, l’opinion publique est lasse des balivernes, le basculement est proche et Enbata n’y est pas pour rien.