Par Pèire COSTA, Secrétaire fédéral adjoint du Partit Occitan
Un rapport a été remis à la ministre de la Culture et de la Communication ce lundi.
Rédigé à la suite du travail d’un comité de 10 personnes que la ministre avait nommé au mois de mars dernier, ce rapport contient des propositions tout à fait réalistes afin que soit mise en place une véritable politique en faveur des langues régionales.
Cette commande avait été faite à la suite de l’annonce par le président de la République qu’il n’était pas possible de ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. C’était pourtant une de ses promesses mais le chef de l’État et son premier ministre considèrent que la Constitution ne permet pas la ratification.
C’est un point sur lequel nous sommes en désaccord car la Charte a une valeur symbolique forte.
Cependant si les mesures contenues et proposées par le rapport remis à la ministre de la Culture sont appliquées, il sera possible au gouvernement de rapidement proposer une loi sur les langues et de prendre d’autres initiatives.
Nous constatons que le rapport insiste sur les progrès qu’il faut faire dans le domaine de l’enseignement, des médias et de la présence publique de la langue.
Une loi nous parait un minimum ; c’est d’ailleurs aussi un des engagements du président de la République.
L’école doit permettre à ceux qui le souhaitent d’apprendre leur langue et dans leur langue. Nous remarquons que le rapport parle d’une amélioration nécessaire de l’offre, de progrès à faire dans le domaine de la formation.
Un effort en direction des médias est indispensable. Le rapport évoque cette question comme une question centrale (radios, télévision, internet et numérique en général).
Nous espérons que toutes les propositions du rapport seront retenues et qu’elles feront l’objet d’une traduction concrète.
Nous insistons aussi sur le fait que le comité qui a rédigé ce rapport évoque le rôle important des collectivités territoriales dans la politique en faveur des langues régionales ; c’est pour nous une évidence que les collectivités doivent travailler sur cette question, et particulièrement les régions. Mais ce ne doit pas être une façon pour l’État d’échapper à ses responsabilités en matière de langues régionales.
Une mention de cette question dans la loi de décentralisation est indispensable. Pour le moment rien n’est très clair à ce sujet.