Violences ordinaires, complicités certaines par Martine Bisauta

«A mes consœurs: baisez utile, vous avez une chance de vous retrouver première dame de France». Tel est le message posté par le journaliste sportif Pierre Salviac sur le réseau twitter!
L’affaire n’a pas fait grand bruit, les grandes consciences de ce pays, pourtant souvent promptes à s’mouvoir, sont restées bien atones…
La radio RTL, l’a néanmoins viré après les réactions des dites con-sœurs. Ces violences au quotidien, les femmes les subissent et elles nourrissent régulièrement ce qui est encore considéré comme de l’humour. Gare à celles qui n’en rigolent pas, elles sont illico brocardées: «t’es pas obligée de faire la gueule, c’est pour rire». Même avec un paquet de gaz hilarant, il sera difficile de me tirer un sourire. Je trouve seulement cela pathétique, c’est la forme d’humour la plus préhistorique que je connaisse.
Alors au risque de lasser, je rappellerai que les blagues permettent et autorisent aussi d’autres types de comportements qui vont des violences verbales, aux violences phy-siques et que des dizaines de milliers de femmes en sont les victimes.
A la maison, lieu où les femmes sont le plus en danger, au travail qui reste un lieu d’exposition majeur pour des violences sexistes ou sexuel-
les, notre société accepte avec une complicité certaine que la moitié de l’humanité soit en permanence discriminée.
Mais «t’es pas obligée de faire la gueule, c’est pour rire».
Et ils ont bien rigolé les vieillards du Conseil constitutionnel en abrogeant l’article 222-23 du Code pénal, rendant ainsi caduc l’ensemble des procédures engagées contre des harceleurs dans nombre d’entreprises, créant ainsi un vide juridique qui leur confère l’impunité pendant un bon moment!
Au motif, et là défense de rire, que la règle de droit était trop floue et donc inconstitutionnelle. Les associations féministes reconnaissent que la loi était loin d’être parfaite, elles en réclamaient une modification depuis 20 ans, mais elles précisent aussi qu’une directive européenne de 2002 avait édicté une meilleure définition du harcèlement sexuel et qu’il était donc possible de s’en inspirer pour rédiger un jugement.
Les cacochymes du Conseil, dont les Chirac et Giscard d’Estaing, ont préféré abroger purement et simplement le texte en vigueur.
Pourtant, dans le cadre de la modification de la garde à vue, les «sa-ges» avaient repoussé la mise en œuvre de leur décision afin de ga-rantir la sécurité juridique de son application.
Mais au cas d’espèce cette précaution n’a pas prévalue. Il était sans doute plus rigolo, de mettre
un terme à toutes les plaintes en cours, vous savez ces plaintes si difficiles à déposer, ces moments où il faut aller conter à un policier goguenard que le patron a la main baladeuse…
On va devoir encore se mobiliser, au risque évident de passer pour celles qui n’ont aucun humour!

(Il faut, si besoin, porter plainte: les faits peuvent recevoir d’autres qualifications permettant d’engager des poursuites pénales.)

FN-en aldeko botoa eta gu

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