Pierre Recarte est médecin radiologue, Pantxo Tellier est chef d’entreprise. Tous deux consacrent une part importante de leur temps à l’association Nivelle-Bidassoa et au CADE (Collectif des associations de défense de l’environnement) qui regroupe 43 associations op-posées au projet de construction d’une ligne à grande vitesse défigurant le Pays Basque.
Ils ont décidé d’instruire à charge le dossier des nouvelles LGV. Ils apportent dans ce livre un éclairage nouveau et une contra-diction étayée sur un très large fonds
documentaire. Après s’être livrés à un passionnant travail d’investigation, leur conviction en ressort renforcée: les projets LGV sont ruineux, dévastateurs pour l’environnement et réservés à une minorité.
L’objet du livre est de montrer comment l’absence d’entretien du réseau ferré français, couplé au développement irresponsable des nouvelles lignes à grande vitesse, qui doublent souvent les voies existantes sous-utilisées, est une véritable machine infernale qui oppose deux entreprises publiques: la SNCF et RFF, toutes deux surendettées.
Pour les auteurs, ces LGV sont des infrastructures somptuaires, elles visent une «élite circulatoire» et ne s’inscrivent pas dans le cadre du développement durable. Bien plus, elles accentuent une hyper-mobilité qui va à l’encontre des objectifs affichés par le Grenelle de l’environnement. «La priorité sociale, écrivent-ils, c’est de permettre aux voyageurs du quotidien de se déplacer dans des conditions minimales de confort et de ponctualité, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui».
Comment arrêter aujourd’hui ces locomotives emballées que sont les nouvelles LGV? Il faudrait d’abord que les responsables politiques précisent les missions floues de ces administrations dont ils ont la supervision. L’inanité de certains projets apparaîtrait alors avec évidence. En auront-ils le courage? Se rendront-ils un jour à la raison? Les auteurs de ce livre extrêmement documenté osent encore l’espérer.