Bien que la Fédération Régions et peuples solidaires reconnaisse dans le projet de nouvelle Constitution du Maroc un certain nombre d’avancées, elle ne considère toutefois pas la réforme comme un achèvement mais plutôt comme un élément de transition démocratique. R&PS, attaché à la laïcité, regrette que la séparation du politique et du religieux ne soit pas prévue par la nouvelle constitution…
…Parmi les avancées que R&PS tient à saluer, il y en a une dont la France mériterait bien de s’inspirer, c’est la prise en compte de la diversité linguistique du pays. L’Etat marocain deviendrait en effet un Etat bi-lingue dans lequel la langue amazighe (berbère) serait «langue officielle de l’Etat» au côté de l’arabe (article 5). Quand la République française s’entête à ne toujours pas accorder de droits aux langues dites régionales de son territoire (le Conseil constitutionnel dans un rapport daté du 20 mai 2011 a annoncé que l’article 75-1 de la Constitution «n’institu(ait) pas un droit ou une liberté» en faveur des langues régionales), la monarchie marocaine s’est montrée particulièrement éclairée en matière culturelle. Au moment où M. Sarkozy s’est félicité sa-medi dernier dans un communiqué de l’annonce du projet de réforme constitutionnelle au Maroc dans lequel il a pris la peine de saluer la prise en compte de la diversité culturelle du pays, R&PS préférerait que le chef de l’Etat Français s’emploie à donner un cadre juridique favorable aux langues régionales de l’Hexagone plutôt que de commenter l’actualité internationale. A la place de distribuer des bons points à l’étranger, la France ferait mieux de s’atteler à la modernisation de sa démocratie et de ses institutions.
Marseille, le 21 juin 2011
Régions et peuples solidaires