L’article 2 des statuts de l’Académie de la langue basque stipule “Conformément à ces tâches (énumérées dans l’article 1) l’Académie comporte deux grandes sections, à savoir, la section d’investigation et la section tutélaire”.
Longtemps la section “Recherches” s’est limitée à la linguistique au sens large c’est-à-dire lexicologie, grammaire, dialectologie et onomastique. Ce n’est que petit à petit que la littérature a fait son apparition. Au cours de la période franquiste sont créés des prix littéraires grâce à la contribution des Caisses d’épargne que l’Académie sollicite. Une politique d’édition se met en place avec la publication en 1954 du “Gero” d’Axular et une collection littéraire intitulée “Len eta orain” fut lancée en 1956 où parurent un certain nombre d’ouvrages tels que “Olerkiak” de Felipe Arrese Beitia plusieurs fois honoré dans les Jeux floraux créés au XIXe siècle par Antoine d’Abbadie et “Leturiaren egunkari ezkutua” de Jose Luis Alvarez Enparantza dont le nom de plume est Txillardegi, ouvrage qui marque un tournant dans la prose littéraire basque. La collection s’arrête pour des raisons financières.
A cette époque, la littérature n’était pas incluse dans la section “Recherches” mais, au contraire, dans l’autre section, celle destinée à la défense et à la promotion de la langue basque. C’est ainsi que sous l’égide de l’Académie le “bertsularisme” put reprendre vie. Euskaltzaindia a, en particulier, restauré les concours et championnats des “bertsulari” inaugurés avant la guerre civile en 1935 et 1936 et qui, à partir de leur reprise, obtinrent un succès ex-traordinaire. Après la mort de Franco en 1975, les improvisateurs ont créé une as-sociation autonome et l’Académie a abandonné son rôle de tutelle.
Lorsque, après 1978, furent créées les di-verses commissions, celle de littérature entra dans la section “Recherches”. Ellese divisa en deux sous-commissions “Herri literatura” d’un côté, se préoccupant plus particulièrement de littérature orale et “Literatura Ikerketa Batzordea” (L. I. B.) orientée vers la recherche en littérature écrite. Parrallèlement, deux collections voient le jour, la collection “Ikas” rassemblant des articles intéressant aussi bien la linguistique que la littérature et la collection “Euskararen Lekukoak” (Témoins de l’euskara) éditant les éditions critiques d’ouvrages de la littérature basque comme, par exemple, les “Linguae Vasconum Primitiae” de Bernat Etxepare, premier ouvrage de la littérature basque édité à Bordeaux en 1545. “Herri Literatura Batzordea” a lancé un vaste projet d’un Corpus de la littérature populaire tandis que “Literatura Ikerketa Batzordea” organise annuellement des journées consacrées à la commémoration d’écrivains, allant d’une journée d’études à un congrès d’une semaine, qu’il s’agisse d’Oihenart, auteur souletin du XVIIe siècle ou d’Antoine d’Abbadie, créateur des Jeux floraux, à l’occasion du centenaire de son décès en 1997. D’autre part, “Literatura Ikerketa Batzordea” participe à l’Université d’été de Donostia comme, par exemple, sur le thème de la guerre civile d’Espagne dans la littérature basque.
Au cours des dernières années, cette mê-me commission a édité un ouvrage de grande importance pour la critique littéraire. Intitulé “Literatura Termimoen Hiztegia”, c’est un ouvrage de stylistique définissant en basque chaque terme et s’appuyant
sur des textes basques et destiné à l’enseignement de la dernière année du
secondaire et des années d’université. Actuellement est mis en chantier une an-thologie de la littérature basque dont le premier volume (Moyen Age et XVIe siècle) paraîtra en 2012. Tel est le bilan des diverses recherches consacrées à la littérature basque.