Depuis ce 11 octobre, où Maryse Lebranchu, ministre de la Décentralisation, remettait une feuille de route qui ouvrait un vrai dialogue et permettait d’envisager un avenir institutionnel pour ce pays, un tsunami nous a traversés.
En un mois, nous avons été renvoyés à une époque que l’on croyait révolue, celle qui préexistait avant que ne se mette en place des outils de reconnaissance territoriale auxquels des centaines de personnes ont participé depuis vingt ans. Nous pensions le Pays Basque reconnu, nous imaginions que nos gouvernants avaient une conscience avisée du travail accompli. En quelques mots jetés en pâture depuis Madrid, un ministre ignare parvenait à remettre en question ce con-sensus social qui reste un modèle du genre. Tant d’imbécilité confond!
Nous n’avions rien vu. Alors que l’émoi suscité provoquait de très nombreuses réactions, l’acte 2 était en marche et, le 1er novembre Aurore Martin faisait les frais de je ne sais quel marchandage odieux. Le théâtre de marionnettes qui s’en est suivi est tout simplement pathétique et ne fait pas honneur à tous ceux qui s’y sont prêtés. Drapés dans une hystérique posture républicaine, appelant à la barre de leur dérive, le droit et la loi, le spectacle auquel ils nous ont conviés est à la mesure de leur incapacité à s’inscrire dans l’Histoire qui s’écrira sans eux!
La «réception» le lundi 5, de quelques élus en sous-préfecture est venue comme le 3ème acte indigne qui faisait défaut dans le décor. Démonstration de force, l’Etat barricadé derrière la grille de la honte, manifestait la volonté d’humilier parlementaires et autres élu(e)s du peuple qui venaient simplement déposer une lettre pour le Président de la République! La pièce tournait au ridicule.
Une marée humaine a répondu samedi à ces outrages répétés, une foule pacifique et sereine qui a signifié le rejet de ces ou-trances et manifesté sa volonté de paix.
Ont-ils compris? Rien n’est moins sûr.
Le silence assourdissant du chef du gouvernement et l’esquive permanente du Président font que l’horizon ne s’en trouve encore que peu dégagé. Sont-ils à ce point otages de Madrid? Réalisent-ils le bouleversement intense qu’ils ont provoqué?
Les appels à la libération d’Aurore risquent de se heurter à l’infernale machine judiciaire espagnole. Hollande a une sale histoire sur les bras.
La prochaine loi de décentralisation «n’aura pas de volet Pays Basque» assène l’inénarrable ministre de l’Intérieur. Il faudra bien pourtant boucler le dossier. Sommes -nous en route pour que ce soit de la plus mauvaise des façons?
Les apprentis sorciers sont bien aux ma-nettes, et cela n’est pas pour rassurer!