“Le désarmement est au coeur d’un processus de paix. Il permet surtout un changement de panorama, un changement de logiciel : rien n’est plus comme avant ! Procéder au désarmement, c’est faire tomber le mur du statut quo ! Le désarmement devrait donc être une bonne nouvelle pour tous, y compris pour la France et l’Espagne… ” ont déclaré les Artisans de la Paix ce samedi 8 avril à Bayonne devant 20 000 personnes venus les soutenir. “Il y aura un avant et un après 8 avril comme il y a déjà eu un avant et un après la conférence d’Aiete. Mais si le désarmement permet la paix, ce n’est pas encore la paix” selon les Artisans de la Paix. Ces derniers appellent à “construire ce processus de paix et à en définir les méthodes en construisant ensemble, la paix à laquelle nous aspirons.”
Le samedi 8 avril 2017, comme annoncé par les Artisans de la Paix, le processus de désarmement de l’ETA a été jusqu’à sa fin.
Sous contrôle de la commission internationale de vérifications, avec le concours d’émissaires internationaux, les autorités françaises ont reçu les renseignements nécessaires pour entrer en possession du stock d’armes de l’ETA réparti en 8 lieux, tous situés dans les Pyrénées-Atlantiques.
Les 172 observateurs mandatés par les “artisans de paix” ont pu remplir leur mission et se sont assurés que seules les forces de l’ordre françaises sont entrées en possession des armes.
Durant la même journée du 20 000 personnes qui se sont rassemblées à Bayonne à 15h00 pour apporter leur soutien au travail des Artisans de la Paix, et pour demander à ce qu’ils ne soient pas inquiétés par la justice pour le travail d’intérêt général qu’ils ont réalisé aujourd’hui et ces derniers mois.
Ce rassemblement avait également pour fonction d’appuyer le désarmement et la fin définitive de toute violence politique en Pays Basque. Enfin, il s’agissait d’interpeller les 2 Etats français et espagnol pour leur demander de contribuer eux aussi à l’apaisement et au dialogue en Pays Basque.
Un manifeste en 4 langues a été lu en euskara par Estitxu Eizagirre, directrice de la revue Argia ; en français par Louis Joinet, ancien magistrat, ancien expert auprès du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU ; en espagnol par Fernando Armendariz, membre du Forum Social et en anglais par l’écrivaine Susan George.
Mais le désarmement effectif de l’ETA n’est qu’une étape dans le processus de paix qui doit maintenant se poursuivre d’un côté et de l’autre des Pyrénées.
Les Artisans de la Paix appellent les institutions et toute la société civile à se réunir pour définir les méthodes et les moyens par lesquels une paix juste et durable pourra être trouvée.