Le gouvernement autonome basque n’a pas le droit de disposer d’un ministère des affaires étrangères. Mais il prend les moyens de développer ses relations internationales, sans passer par Madrid. Marian Elorza, secrétaire de l’Action extérieure du gouvernement, est en charge de ce dossier.
Elle a présenté le 14 décembre le Plan stratégique Euskadi Basque Country 2025, doté d’un budget de plus de 600 millions d’euros, axé sur la transition climatique et la digitalisation. Il prévoit l’ouverture prochaine, non pas d’ambassades, mais de deux sièges de délégations “Basque Trade & Investment” supplémentaires, au Japon et en Corée du Sud. Gasteiz dispose déjà de neuf délégations à l’étranger : à Paris, Madrid, Bruxelles, Etats- Unis, Mexico, Chili, Pérou, Colombie et Argentine-Mercosur. Leur budget de fonctionnement est de plus de 63 millions d’euros. Le lehendakari Iñigo Urkullu doit prochainement se rendre au Japon et en Corée du Sud.
Les députations forales, la fédération des municipalités basques et les mairies des capitales des trois provinces, sont parties prenantes de cette politique étrangère à vocation essentiellement économique. Elle vise à l’internationalisation des entreprises basques au travers de 300 programmes de soutien et à la participation à 610 foires ou salons dans le monde entier.
Le maintien des liens avec la diaspora fait partie des objectifs de ces délégations, il prendra la forme d’un réseau appelé Han hemen global network.
Plus près de nous, la participation d’Eusko Jaurlaritza à l’Eurorégion Euskadi Aquitaine Navarre, ainsi qu’à la Communauté de travail des Pyrénées, fait partie des moyens d’action de la Communauté autonome hors de ses frontières.
Le Pays Basque comme la Catalogne s’attachent à développer leurs réseaux internationaux au grand dam de Madrid.
On se souvient de la sévère répression subie par Barcelone lors des référendums d’autodétermination et de la déclaration d’indépendance. La plupart des “ambassades” catalanes avaient été fermées, leurs budgets réduits à néant. Elles ont depuis ré-ouvert au compte-goutte et avec des compétences réduites a minima.