A l’issue de la longue séquence électorale qui vient de s’achever le choix de gouvernance, exprimé majoritairement par les Français pour un dépassement du clivage droite/gauche, doit être aussi celui de la Communauté d’agglomération Pays Basque. Je peux citer plus de dix noms de gens de bonne volonté, à droite comme à gauche, qui travaillent avec le pays plus qu’avec les oeillères de leur parti. Vous les connaissez et les appréciez autant que moi et ils forcent l’admiration.
Le premier tour de l’élection présidentielle a montré quatre facettes du panorama politique français qui, pour certains observateurs, révélait des visions ou des vécus différents sur les thèmes : Europe / nation France, réformes libérales/statu quo, positions tranchées gauche et droite issues des primaires, extrêmes gauche et droite, monde des villes et de l’ouest/est et campagne… Le deuxième tour a cristallisé le choix sur les deux prétendants aux caractéristiques très différentes. C’est ainsi que la démocratie a tranché sur l’option moyenne qui a plu au plus grand nombre, que cela plaise ou non. A l’heure où le choix du gouvernement est fait, on constate que pour la première fois depuis plus de 40 ans, une nouvelle façon de gouverner concrète, pratique, réformiste est envisagée. Je suis depuis très longtemps favorable à cela (lire, par exemple, les Enbata de décembre 2014 et octobre 2015). L’exercice que les politologues avertis en 2016, pensait impossible (car hors de la pensée unique du sacrosaint clivage gauche/ droite) risque d’être une piste possible. Si cet exercice s’avère possible sur des compétences régaliennes ou non, à l’échelle d’un pays, je prétends dans cet article qu’il faut le mener à l’échelle du Pays Basque sur la gouvernance de la Communauté d’agglomération.
Ce qui rassemble, ce qui sépare
Nous avions, lors de l’AG de la CPME64 (ex CGPME), invité quatre partis politiques, pour qu’ils décrivent la vision de leur parti sur l’entreprise. Ma surprise est venue de la relative concordance de vue sur bien des points entre le parti socialiste (Colette Capdevielle) avec les positions En Marche (François Amigorena) et LR (Maider Arosteguy). L’ouverture d’esprit et la franchise de Mme Capdevielle m’ont plu même si je ne suis pas de gauche: le fait que le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), ait été en partie détourné au profit des grands groupes, au détriment de la cible TPE/PME pour lesquels il avait été créé, la baisse souhaitée de l’impôt sur les sociétés, prévue à 25% (cohérence Europe), la volonté de mettre en cohérence les trop nombreux et incompréhensibles statuts protégés, etc.
Points d’accord pour la gouvernance
Avec la naïveté qui me caractérise, je considère que les grandes avancées faites en Iparralde ces dernières années sont aussi dues à la qualité de nos élus et leur hauteur de vue sur le bien commun. Ces élus qui ont été capables de défendre l’euskara, Laborantza Ganbara, de venir discuter à Lurrama, de participer aux travaux du Garapen kontseilua, de défendre Emilie Martin, de manifester pour la collectivité, de prendre part aux travaux de Batera, de descendre dans la rue le lendemain de Luhoso, d’aider au désarmement, etc. Je peux citer plus de dix noms de gens de bonne volonté, à droite comme à gauche, qui travaillent avec le pays plus qu’avec les oeillères de leur parti. Vous les connaissez et les appréciez autant que moi et ils forcent l’admiration. Qu’ils soient encore ici remerciés.
Associer la société civile
Il serait utile, pour préparer le futur suffrage universel de la communauté, de faire ici, un programme “à la Macron” à partir d’axes bâtis en commun, sur nos domaines de compétence. Je ne vois pas, en effet, ce qui peut opposer les élus cités sur, par exemple, la compétence du traitement des déchets (en Gipuzkoa, sur ce thème, nous le savons, les élus ne semblent pas animés par cette même volonté du bien commun…). D’autres thèmes sont aussi à travailler ensemble : plan transport, zones artisanales, compétence agricole, transition écologique et achat territorial, pêche, etc. Vous me rétorquerez que des élus sont aux manettes pour s’occuper de cela. Bien entendu. Mais, d’une part, ils seront très occupés à la mise en marche de l’énorme paquebot, utile, vital mais complexe et, d’autre part, il paraît important en amont (un peu, par auto-saisine, façon Garapen Kontseilua) de valider des hypothèses et d’associer un peu plus la société civile à cette construction importante du territoire. Ce dernier ne manque pas de possibilité de réunir ces acteurs sur des sessions plus ou moins longues ou plus ou moins ciblées.