Ce vendredi 8 avril, la ministre de l’environnement Ségolène Royal annonçait un “moratoire immédiat sur la recherche d’hydrocarbure en Méditerranée“. Pour le quotidien Le Monde du dimanche 10 avril, cette annonce “sonne comme une réponse aux préoccupations (…) des militants écologistes qui ont tout mis en oeuvre pour perturber la rencontre des grandes compagnies pétrolières et gazières à Pau, à l’occasion du sommet Marine, Construction and Engineering sur le pétrole offshore et le forage en eau profonde, du 5 au 7 avril“.
L’impressionnante mobilisation qui a sérieusement perturbé le sommet MCEDD à Pau pendant trois jours d’affilée a donc déjà d’importantes répercussions concrètes. Elle a également fait éclater un débat au sein de la gauche béarnaise, entre les ayatollah du productivisme comme David Habib d’un côté qui a qualifié de fous et d’extremistes les militants d’ANV-COP21 et de Bizi, et diverses personnalités (comme Jean-Yves Lalanne, le maire de Billère) et collectifs politiques et sociaux, qui ont pris leur défense.
Elle aura surtout été un acte fondateur pour le mouvement climat, servant de véritable conclusion à une COP21 qui s’est terminée sur de grands engagements (contenir le réchauffement climatique au dessous des seuils d’emballement du climat, soit en deça de +2°C voire +1,5°C) mais sans les moyens de les remplir. La mobilisation de Pau, à laquelle le Pays Basque a pris une part active, ouvre une nouvelle séquence où les citoyens et les peuples sont appelés à entrer en scène pour faire respecter ces engagements, pour les remplir de contenu, en utilisant notamment la désobéissance civile et l’action non-violente et déterminée.
La forme qui a caractérisé ces trois jours de mobilisation , celle d’une non-violence radicale et déterminée, a également marqué les esprits. Tout comme Alternatiba Bayonne a essaimé depuis d’une manière asse incroyable (on compte désormais près de 120 Alternatiba, dont certains en train de s’organiser hors d’Europe comme par exemple à Dakar et en Casamance au Sénégal !), il y a fort à Parier que la mobilisation de Pau aura également un effet d’entraînement et de levier.
Une semaine d’action contre les énergies fossiles, responsables de 62 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, est d’ores et déjà appelée du 7 au 14 mai à travers le monde entier.