Octobre 2020, Gabi Mouesca reçoit un coup de fil qui l’étonne au plus haut point. Il émane du cabinet du Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, nommé par Emmanuel Macron en juillet 2020. Le ministre de la Justice lui demande de bien vouloir accepter le poste de Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Plutôt inattendue, la proposition n’a pas pu aboutir car Gabi Mouesca n’était pas (et n’est toujours pas) en possession des droits civiques exigibles (droits de vote et éligibilité) pour un tel poste.
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Ceux-ci lui furent retirés du fait de sa condamnation à 47 ans de prison (peines cumulées), pour appartenance au mouvement indépendantiste Iparretarrak (actif de 1973 à 2003).
Cette deuxième demande de réhabilitation formulée à l’aune de la proposition d’Éric Dupond-Moretti, lui a été refusée, sur décision de la cour d’appel de Pau. Après s’être rendu au commissariat de police de Bayonne, Gabi Mouesca a en effet, dû comparaître devant cette instance selon la procédure en vigueur.
“Je ne pourrai pas, explique-t-il aujourd’hui, retrouver ces droits qui feraient de moi un citoyen comme les autres avant l’âge de 71 ans, c’est-à-dire pas avant 47 ans de privation de ces mêmes droits. Ce chiffre correspond au nombre d’années de prison (peines cumulées), auxquelles j’ai été condamné. On me refuse le statut de citoyen. J’en prends acte. Mais je continuerai à vivre au Pays Basque, une citoyenneté telle que je l’entends”.
Cette injonction lui avait déjà été opposée lorsque Gabi Mouesca voulut se présenter aux élections sénatoriales de 2011.