Peu nombreux sont ceux qui connaissent le projet Opérateur ferroviaire de proximité (OFP) de mise en réseau des acteurs majeurs du transport de marchandises sur la zone portuaire de Bayonne. La mission de l’opérateur ferroviaire de proximité est d’organiser la traction ferroviaire locale entre les principaux hubs logistiques (port de Bayonne, CEF de Mouguerre…), les entreprises embranchées et les liaisons sur le réseau ferré national. Une véritable opportunité pour notre territoire.
Le projet OFP Sud Ouest consiste à bâtir un service rentable de mise en réseau des acteurs pour le transport de marchandises (centre de fret, entreprises embranchées fer, port de Bayonne, zone industrielle de proximité). Pour simplifier, on pourrait dire que l’OFP est pour les marchandises, ce que le TER est pour les passagers.
Sa mission est d’organiser la traction ferroviaire locale entre les principaux hubs logistiques (port de Bayonne, CEF de Mouguerre…), les entreprises embranchées et les liaisons sur le réseau ferré national (RFN).
Ses objectifs sont le renforcement et l’amélioration de la compétitivité logistique des entreprises, l’optimisation des infrastructures existantes pour concourir au développement et à l’aménagement du territoire.
Le pourquoi du projet
La gestion des 15 km de liaison sur le port de Bayonne et le centre de fret de Mouguerre : sécurité, maintenance, gestion des circulations est vécue comme une charge économique mais elle peut être aussi un véritable atout. Les entreprises privées ferroviaires sont en nombre important, mais on constate que leur carence dans la gestion du dernier kilomètre, dans le raccordement de l’industriel embranché au corridor européen et dans les raccordements inter-mode (camion/train). Par exemple, les 12 millions de tonnes de maïs transportées dans le sud de la région par route et par an n’ont pas d’alternative ferroviaire pour le moment.
La constitution des trains
Les entreprises ferroviaires classiques assurent les transports sur un cumul de besoins de donneurs d’ordre disséminés en Europe, par train complet. L’OFP assurera le relais local pour les dessertes par wagon au profit des différents utilisateurs et clients, des hubs ferroviaires devront donc être constitués dans les deux zones port et CEF. L’OFP est donc l’intermédiaire qui permet ce lien non couvert.
Le maillage territorial
On a vu précédemment que le mailloncentral (sans quoi le projet ne tient pas) est le trafic sur le port et le centre de fret. Mais, en dehors de cette liaison basique, clé de l’amorçage des six premiers mois, on se rend compte, après des entretiens avec plus de 100 acteurs, que les voisins ont des problématiques analogues : le long de la voie ferrée du Conseil général 40, complexe Lacq/Artix, frontière/Pays Basque Sud. Il est même évoqué la liaison Tarbes, handicapée vers l’Est par la fameuse rampe ferroviaire de Capvern. L’avantage de ce maillage est la réutilisation des voies SNCF qui ont une capacité bien supérieure à leur usage. Leur limitation à 50km/h à certains endroits n’est pas un obstacle pour de la marchandise et la boucle créée augmente l’effet desserte en circuit.
Le montage économique
La CCI et le CEF prennent une participation majoritaire dans la société d’exploitation (SEM) OFP-SO, qui contracte avec des clients de trois natures différentes : entreprises ferroviaires, lignes maritimes et chargeurs industriels ou transporteurs. Elle gère l’exploitation: coordination des tractions (à cet effet, elle investit dans deux machines à tracter à énergie thermique), elle entretient les voies du CEF (sous traité), elle fait tracter par une entreprise ferroviaire sur le réseau RFN (sous traité), elle développe commercialement ses services et recherche des clients nouveaux.
Les “plus” pour le territoire
L’effet gagnant/gagnant pour le port et le centre de fret, le trafic de l’un enrichit l’autre, crée des opportunités mutuelles. Le transfert route vers fer et vers mer: dans le sens général du schéma régional, les options européennes de l’économie écologique. Les liaisons entre des mondes qui communiquent mal : SNCF, entreprises, acteurs privés ferroviaires, Pays Basque Sud, etc. Des réutilisations d’équipement rendus obsolètes par des inerties diverses et variées. Un Pays Basque qui bouge avec ses voisins et qui bouscule les pesanteurs (connexion de ses entreprises avec ses voisins, opportunité pour son port et son centre de fret). Il serait utile que les décideurs du monde politique adhèrent à ce projet qui pourrait être exemplaire et servir dans d’autres cas de blocage dans d’autres lieux.