Après un vendredi 15 mars marqué par une grève de la jeunesse pour le climat, qui a vu manifester 1400 lycéens à Bayonne, la marche climat organisée par Bizi (*) a rassemblé 1200 personnes dans le centre d’Anglet. Elle a dénoncé le fossé entre les grands discours pour le climat et les actes concrets, que ce soit au niveau du gouvernement ou au niveau de certains élus et décideurs locaux. Bizi y a annoncé un nouveau rendez-vous de mobilisation le samedi 25 mai.
Route hors la loi !
Suivant une banderole de tête proclamant « Climat : assez de bla bla, des actes ! », la marche a parcouru l’avenue de Bayonne qui a été récemment entièrement refaite à l’occasion des travaux de la ligne 1 du Tram’bus. Les marcheurs se sont alors arrêtés et des militants de Bizi ont peint sur la route des inscriptions indiquant « Route hors la loi ! Article L-228-2 du Code de l’environnement ». Ils entendaient ainsi protester contre le fait qu’à l’occasion de la rénovation complète de cette large avenue traversant le centre d’Anglet, aucun aménagement cyclable n’y ait été réalisé, sous formes de pistes, de marquages au sol ou couloirs indépendants, comme la loi l’exige pourtant.
Puis la marche climat s’est dirigée vers la mairie d’Anglet, dont le premier magistrat est M. Claude Olive, également président du syndicat des mobilités Pays Basque-Adour.
Entrer en résistance
Barth Camedescasse de Bizi y a durement dénoncé la politique climatique actuelle du président Macron, qui s’inscrit dans une trajectoire totalement incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris, et « nous condamne à l’enfer climatique ». Le porte-parole de Bizi a expliqué les décrochages de portraits officiels du président de la république comme autant « de cris d’alarme sur la gravité et l’urgence de la situation, comme autant de dénonciations du caractère criminel de l’inaction actuelle ». Pour Barth Camedescasse : « Notre monde va connaître le même sort que le cargo « Grande America » si nous n’avons pas le courage et l’intelligence de procéder à des changements massifs et immédiats ». Puis, Elise Dilet, autre porte-parole de Bizi a appelé « à entrer en résistance » et n’a pas épargné certains élus et décideurs locaux qui, à l’instar de M. Claude Olive, « ne sont pas du tout à la hauteur du défi. Ne comptez pas sur nous pour croire et laisser croire que tout le monde est d’accord pour sauver le climat. Les discours n’ont plus cours, seuls vos actes, vos décisions concrètes comptent. Que ce soit lors des municipales dans un an, ou dans les mobilisations et actions des mois à venir, nous ne comptons plus rien laisser passer ! Ce sont nos conditions de vie, celles de nos enfants et des enfants qui les suivront qui sont en jeu, rien de moins. Et nous comptons bien les défendre avec force et détermination ». Les porte-paroles de Bizi ont annoncé une nouvelle marche climat pour le samedi 25 mai.
Enterrement du plan vélo et plantation d’un arbre symbolique
Peio Dufau de la CGT cheminots Pays Basque a ensuite pris la parole pour demander « l’établissement du vrai coût des transports, incluant enfin les coûts environnementaux (pollution des portes conteneurs, camions, atteintes à la biodiversité) et sociaux (délocalisation, mise en concurrence des salariés), afin de relocaliser l’économie et de changer de paradigme. Il faut taxer les transports pollueurs afin de développer et financer les transports en commun plus vertueux ! ».
Puis, Andries Bigot a affirmé au nom de l’atelier participatif vélo Txirrind’ola que « Le vélo au quotidien est une des solutions de la transition énergétique ; pour que cela devienne réalité pour le plus grand nombre, des aménagements sont nécessaires et nous sommes prêts à accompagner le syndicat des mobilités à le faire ».
Les associations présentes ont été unanimes à déplorer les régressions constatées en matière de place laissée au vélo sur Anglet, et plus généralement sur le B.A.B. Il s’agit là pour elles de l’enterrement pur et simple du Plan Vélo pourtant adopté le 14 février 2014 par l’ancienne agglomération du B.A.B. et dont les préconisations n’ont pas été respectées, bien au contraire, montrant le peu de respect par certains élus locaux de leurs propres engagements.
C’est ce que les manifestants ont en suivant illustré en enterrant un exemplaire du Plan Vélo sous une montagne de vélos hors d’usage, juste devant la mairie d’Anglet.
Le mot de clôture de cette marche climat en Pays Basque a été donné par Victor Pachon du CADE, Collectif des associations de défense de l’environnement, qui a condamné le scandaleux déboisement de plusieurs hectares de forêt dans le quartier Bayonne du Séqué : « Derrière les discours lénifiants, la destruction de la planète se poursuit ». Il a alors appelé les marcheurs pour le climat à se rendre au Séqué afin d’y planter un arbre symbolique en protestation contre cette agression environnementale et climatique.