Les élections présidentielles ont balayé l’espoir d’une action efficace contre le dérèglement climatique à l’échelle de l’État français, comme les grand-messes internationales qui ne brillent que par leur impuissance. C’est au plus près de nous que doit désormais s’organiser un nécessaire changement et c’est le sens de l’action de Bizi auprès des collectivités.
Lorsque le rapport 2021 de Bizi! sur l’état de la métamorphose écologique du Pays Basque a été publié en décembre, on a entendu grincer des dents sous les plafonds de nombreuses salles de conseil des mairies d’Iparralde : Quoi ? On nous affuble d’un 0,5 ? Avec toutes les actions que nous menons ? C’est une fumisterie… une énorme injustice… une méconnaissance de notre travail… une manœuvre politique (rayer la mention inutile…).
En un mot comme en cent, ce serait une évaluation ne reflétant absolument pas la réalité. 0,5 ou au mieux 1,1 sur 4, c’est vrai que ce n’est pas beaucoup… Si l’on a la fibre éducative, qu’on est plutôt du style à encourager les efforts, valoriser les réussites, relativiser les échecs, on peut même avoir tendance à se dire : “quand même, les pauvres, ils essayent, c’est dur…”
Mais non.
Parce qu’on ne parle pas ici d’enfants de 6 ans s’appliquant à écrire entre les lignes de leur cahier à grands carreaux. On parle d’équipes d’élu.e.s qui —qu’elles en soient conscientes ou non— ont une grande part de notre destin entre leurs mains. Le changement climatique induit par les activités humaines fait peser une grave menace sur nos conditions de vie.
C’est une réalité qui s’impose à nous de manière de plus en plus concrète. Le dernier rapport du GIEC (1) révèle que les effets du réchauffement climatique sont plus importants que ce qui était anticipé. Il affirme aussi qu’il est encore possible de maintenir la hausse des températures sous 1,5°C. A condition d’agir vite et fort.
Et c’est là qu’un grand sentiment d’impuissance s’abat sur nous… Car malheureusement il y a longtemps que nous avons perdu espoir dans les grand-messes internationales comme les COP pour apporter des solutions rapides et efficaces aux crises écologiques.
Au niveau étatique français, ce n’est guère mieux. Les questions climatiques ont occupé 4,1% du temps de parole dans les médias lors de la campagne du 1er tour(2) . Le deuxième tour a opposé un président sortant au bilan plus qu’insuffisant en matière écologique à une candidate frisant le climato-scepticisme pour aboutir à l’élection du premier. A moins d’un miracle, point de salut à attendre de ce côté non plus…
Le territoire, levier pour notre avenir
Heureusement il reste le niveau local. Selon le programme des Nations-Unies pour le Développement, 50 à 70% des leviers d’actions contre les changements climatiques se trouvent aux échelles locales. Cela donne une grande responsabilité aux décideuses et décideurs de notre territoire et à nous qui les avons élu.e.s.
Là se trouve la possibilité pour nous de peser sur notre avenir et celui de nos enfants ! C’est tout le sens du travail mené par Bizi! autour du Pacte de Métamorphose. Une dynamique pour identifier des mesures réalisables à fort impact, les faire connaître, inciter les candidat.e.s à s’engager, les accompagner et leur rappeler leurs promesses si besoin.
Le rapport sur l’état de la métamorphose n’a pas été rédigé pour le plaisir contestable de distribuer bons et mauvais points. Il l’a été parce que nous n’avons pas d’autre choix que d’être efficaces. Or, trop de communes ne s’engagent pas suffisamment dans la métamorphose, ne respectant pas les engagements du Pacte, ne respectant même pas la loi (3) .
Cela montre souvent un manque de perception des ordres de grandeur dans l’efficacité des mesures, l’impact de certaines étant sur-estimé par rapport à d’autres.
Une commune met en place un projet de mobilité douce mais en profite pour remettre en double sens voiture une voie à sens unique. Une autre affiche fièrement la création de jardins partagés tout en prévoyant l’artificialisation de terres agricoles de grande valeur. Une autre encore offre des menus de cantines basés sur des produits locaux sans proposer de menu végétarien hebdomadaire… Il ne s’agit pas de nier l’intérêt des premières mesures mais de les remettre en perspective.
Bizi continuera son travail d’aiguillon en parallèle avec ses actions d’accompagnement et ses propositions de formation.
Mais lutter contre le changement climatique pour préserver des conditions de vie décentes sur notre territoire et dans le monde, n’est pas que l’affaire des associations écologistes. Ce n’est bien sûr pas que l’affaire des politiques. C’est l’affaire de tous et de toutes.
Mon espoir est que les jeunes qui subiront de plein fouet les conséquences de nos décennies d’inaction prennent la mesure de l’urgence et s’impliquent dans cette lutte de manière déterminée et efficace.
(1) Intitulé Impacts, adaptation et vulnérabilité 2022 et dont le 3° volet est sorti en avril 2022.
(2) Baromètre climat de L’Affaire du siècle.
(3) Articles du code de l’environnement sur les aménagements cyclables, loi Egalim concernant la restauration collective
bonjour,
nous organisons un festival des solutions et un débat , il serait intéressant de se contacter !
mon numéro 0616263728
Merci
festival du 7 au 11 juin, conférence le 9 à KABIA Maison de l’ESS en PB