La 30ème édition d’Herri Urrats est un beau symbole à considérer attentivement. Le parcours qui jalonne la grande fête de la langue basque autour du lac de Saint-Pée a, certes, été exemplairement suivi, à l’image de cette foule croissante au fil des ans ou de ces 3.000 élèves d’ikastola qui n’étaient que 700 il y a trente ans. Mais aujourd’hui comme hier, de quoi parlent les dizaines de milliers de personnes qui se croisent toute la journée ? De la pluie et du beau temps. Comme partout mais avec l’inquiétude supplémentaire de ne pas remplir la jauge de public en cas d’intempérie. Le financement de la langue basque reste tributaire de la météo. Et dans ce registre, pas d’éclaircie en vue, à l’image de cette journée de dimanche qui est restée douce mais menaçante.
Le Pays Basque a pourtant répondu présent. Environ 35.000 personnes se sont regroupées ce 12 mai à Saint-Pée, une fois les craintes d’averses dissipées, en fin de matinée. C’est moins que l’édition passée, ensoleillée. Et toujours ça de pris pour contrer les menaces politiques. Les travaux du collège Xalbador de Kanbo se poursuivront cette année même si Seaska, la fédération des Ikastola, devra s’endetter à nouveau pour pallier à la récente défection financière du gouvernement basque. L’exécutif de la Communauté autonome basque a supprimé ses crédits aux Ikastola pour cause de budget étriqué. Une décision que le bureau de la fédération entend faire réviser, au motif que “le budget n’a pas rétréci de 100%” indique le directeur de Seaska, Hur Gorostiaga.
Une difficulté supplémentaire au moment où la langue basque s’expose au vent mauvais des gouvernements espagnols et français dont les représentants respectifs, le délégué du gouvernement espagnol dans la Communauté autonome basque et le sous-préfet de Bayonne, se sont opposés au projet de financement du Collège Xalbador par la Députation de Gipuzkoa et d’une aide à la création d’une Ikastola par la mairie d’Hendaye. Des ondées qui deviennent éparse à mesure des mobilisations et des nouveaux projets. Parallèlement, le budget d’un nouveau lycée à Biarritz devrait être bouclé à la fin du mois de juin, après plus de trois ans de discussions, en attendant que les élèves bascophones puissent logiquement passer le bac en basque.
Un ciel variable avec alternance de nuages et d’éclaircies qui verra finalement une percée du soleil du côté de Briscous à la rentrée prochaine, avec la création de la 31ème Ikastola. Le chiffre de chance des joueurs de Mus, en espérant qu’il fasse également le jeu de la prochaine édition d’Herri Urrats. Le témoin est déjà passé, à l’image de cet Aurresku qui a clôturé les discours officiels en mêlant un danseur de la première promotion du collège Xalbador, en 1983, et deux danseuses qui y feront leurs premiers pas en septembre 2013. 30 ans d’intervalle pour dire que Herri Urrats ne tombe pas de la dernière pluie. Même si, comme des réfugiés climatiques, les défenseurs de l’euskara se réuniront mercredi 15 mai sur le parvis de l’Unesco à Paris, pour demander l’asile politique et la défense de la diversité culturelle. Les temps ne sont pas encore au beau fixe.
Lire aussi, sur le sujet, l’article en euskara de Paxkal Indo :
« Orain 30 urte bezala, Frantziar estatuaren hizkuntza politikak euskararen heriotzera garamatza »
Pourquoi lorsqu un aurresku est effectué on ne parle jamais du txistu ? en ce qui me concerne j étais à xalbador avec Kepa et je fais donc parti de la promotion 83 aussi
Manu Torre
…ah, ah, ah…
ados naiz zurekin !!!!