El negocio NO se ha acabado

PNVAu lendemain des élections européennes, Pedro Sanchez, leader du PSOE, vainqueur des élections générales du 28 avril dernier, constituera son gouvernement de coalition. Avec qui? Le PNV est la pièce centrale de l’organisation de l’Etat espagnol.

En février dernier, j’avais intitulé ma rubrique : “El negocio se ha acabado”. A la lumière des résultats des élections générales du 28 avril, force est de constater que la donne politique dans l’Etat espagnol a quelque peu changé. Cela explique le petit “rétropédalage” que je juge nécessaire d’effectuer aujourd’hui. Car, sans rentrer dans le détail de l’arithmétique électorale, le résultat fondamental de ces élections me semble se résumer dans le fait que : el negocio no se ha acabado. Tout le monde peut se tromper…

Mais rembobinons un peu le fil des évènements pour nous repositionner au lendemain de la manifestation de la Plaza Colón. Le 10 février dernier, le PP, Ciudadanos, et Vox organisaient ensemble une manifestation contre Pedro Sánchez à la Plaza Colón de Madrid, en lui exigeant de convoquer au plus tôt des élections générales en Espagne. Au risque de paraître céder aux injonctions de la droite, c’est effectivement ce qu’a fait Pedro Sánchez : convoquer des élections générales dans les plus brefs délais. Et sur ce coup, on peut lui concéder d’avoir géré la situation très habilement. La peur d’une offensive d’un bloc de droite intégrant les ultras de Vox a suscité une mobilisation importante en faveur du PSOE, et positionné Pedro Sánchez comme le grand vainqueur de ces élections générales. Mais le PSOE n’a pas à lui seul une majorité parlementaire lui permettant de gouverner. La question qui reste en suspens est donc celle des accords garants d’une gouvernabilité maximale, tout en évitant à Pedro Sánchez d’avoir les mains trop liées. 

La peur d’une offensive d’un bloc de droite
intégrant les ultras de Vox
a suscité une mobilisation importante en faveur du PSOE,
et positionné Sánchez comme le grand vainqueur de ces élections générales.
Mais le PSOE n’a pas à lui seul une majorité parlementaire.
La question est donc celle des accords
garants d’une gouvernabilité maximale.

Accords

Deux configurations s’avèrent possibles. La première repose sur un accord avec Ciudadanos. On peut supputer que c’est l’option défendue par l’oligarchie économique espagnole, et aussi par des appareils d’Etat comme l’armée et la guardia civil. Mais n’en doutons pas, c’est également celle que privilégient les vieux dinosaures du PSOE comme Felipe Gonzalez. La seconde option est celle d’un accord pivotant autour de Podemos, qui associerait aussi des “petites” formations comme le PNV… Albert Rivera a déjà affirmé qu’il ambitionne d’être le leader de l’opposition à Pedro Sánchez. C’est donc cette seconde configuration qui va sûrement être mise en oeuvre par Pedro Sánchez, même si elle peut ne pas se concrétiser par un accord de gouvernement formel, mais plutôt par des ralliements ponctuels à l’occasion de votes clés comme celui du budget. Ceci étant, on y verra beaucoup plus clair après le vote d’investiture. Une des questions fondamentales du prochain mandat de Pedro Sánchez sera celle de l’autodétermination de la Catalogne et d’Hego Euskal Herria.

Synchronisation

Le camp indépendantiste ressort en effet renforcé des dernières élections, du fait des bons résultats d’ERC en Catalogne et de ceux d’EH Bildu en Hego Euskal Herria. Bien évidemment, EH Bildu entend transformer ces bons résultats en un rapport de force pérenne, en concrétisant dans les mois et années à venir les modalités d’une “synchronisation” des processus souverainistes en Catalogne et Euskal Herri.

Mais paradoxalement, c’est ce renforcement du camp indépendantiste qui situe le PNV comme l’autre grand vainqueur de ces élections. Fort de ses très bons résultats, et dans le cadre de la seconde configuration d’accord de majorité évoqué précédemment, le PNV est plus que jamais une pièce centrale du débat sur l’organisation territoriale de l’Etat espagnol. Face aux postures rupturistes du camp indépendantiste, il représente le parti abertzale “mesuré”, octroyant à Madrid une forme de stabilité de l’Etat espagnol. Et précisément, le seul mouvement que peut tenter Pedro Sánchez pour essayer de désamorcer quelque peu la dynamique de confrontation qui s’est instaurée ces dernières années avec la Catalogne, s’inscrit obligatoirement dans le cadre d’une réaffirmation du modèle autonomique espagnol. Or, des évènements encore récents, comme le soutient accordé au budget de M. Rajoy avant sa destitution, nous ont montré que le PNV n’est prêt pas à laisser passer l’opportunité que représente pour lui un renforcement considérable de son positionnement au centre de l’échiquier politique. A titre d’illustration, on peut déjà faire le pronostic que les négociations sur le transfert de compétences dans le cadre du statut de Gernika interrompues pendant la campagne électorale seront réactivées très rapidement : el negocio no se ha acabado !…

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