Deux semaines après les attentats parisiens de novembre 2015, le premier ministre Manuel Valls s’en prenait aux chercheurs et universitaires : “J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses ou des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé”, déclarait- il au Sénat. Il ne faisait que répéter sa déclaration du 9 janvier, lors d’un hommage aux victimes de l’attaque de l’Hyper Cacher : “Il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser”. Ces déclarations suscitèrent quelques émois.
En 2019, la revue scientifique Afrique contemporaine perdait son indépendance éditoriale : le gouvernement français qui la finançait suspend la publication d’un dossier sur le Mali, pourtant avalisé par le conseil scientifique de la revue composé d’universitaires connus. Le rédacteur en chef et quatre membres du conseil scientifique ont démissionné.
Le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer en a remis un couche le 25 octobre 2020. Il s’en prend aux chercheurs en sciences sociales reprenant “les thèses intersectionnelles” venues des “universités américaines” et qui “veulent essentialiser les communautés et les identités, aux antipodes de notre modèle républicain qui, lui, postule l’égalité entre les êtres humains, indépendamment de leurs caractéristiques d’origine, de sexe, de religion. C’est le terreau d’une fragmentation de notre société et d’une vision du monde qui converge avec les intérêts des islamistes. Cette réalité a gangrené notamment une partie non négligeable des sciences sociales françaises”. Il reprend ici la déclaration d’Emmanuel Macron au mois de juin qui accusait les universitaires d’ethniciser la question sociale et de “casser la République en deux”.
Vilain temps pour l’indépendance de la recherche universitaire. Dans un contexte aussi sombre, celui de l’obscurantisme ministériel menant une politique répressive de la pensée, on mesurera l’importance de Homo terrorismus et la difficulté pour les auteurs de se faire entendre.
Horixe da Frantziako jakobinismoaren fobi handia: gizataldeari beldur dio; arrazakeria, komunitarismoa, identitate edo nortasun bereko jendeen arteko elkartasuna zaku zikin berean sartzen ditu, Ez dute ulertzen edo hobeto esateko ez dute ulertu nahi estatu bateko herritar bat besteek dituzten eskubide zibilak ukan ditzan, hizkuntzaz, erlijioaz eta etniaz desberdina izan arren. Haientzako Pariseko jendeek dituzten eskubide zibilak ukaiteko Korsikar batek edo euskaldun batek bere hizkuntzari eta kulturari uko egin behar dio. Musulmanoen integrismoarekin egiten duten konparazioa zentzurik gabea da: islamista integristek gizartea berdindu nahi dute islamaren izenean; horrengatik ikusi ditugu IE ko islamista fanatikoak Kurdiarren eta hainbeste gutxiengoren aurka ari izatea.