Sur les 4472 logements existants dans la vallée du Baztan en Navarre, 1603 sont vides ou sont des résidences secondaires. Une partie de la population et en particulier les jeunes, ont du mal à se loger. Les logements disponibles se trouvent dans des édifices traditionnels de grande dimension, en mauvais état et nécessitant d’importants travaux. D’autre part, les propriétaires préfèrent, soit vendre ces biens à des clients fortunés désireux d’acquérir une résidence secondaire, soit les louer aux touristes pendant la saison. Pour le maire de la vallée Joseba Otondo (EH Bildu), il convient d’abord “d’utiliser le parc existant pour loger la population qui en a besoin et ensuite, en complément, construire de nouveaux logements, s’il y a lieu”. La municipalité vient de diffuser un dépliant pour sensibiliser les propriétaires, les dissuader de vendre leurs etxe pour des résidences secondaires et à des prix exorbitants.
La démarche du maire fait réagir l’opposition de droite Navarra+ (UPN et PP) qui voit là “une atteinte au droit à la propriété privée et à la liberté des particuliers (…). Financé sur des fonds publics, un dépliant sectaire et à caractère idéologique a été diffusé sur l’achat et la vente de logements, il s’agit là d’un mode d’intervention caractéristique de modèles sociaux du passé”. Au lieu “de dénoncer, de culpabiliser et d’intimider les propriétaires, l’équipe municipale devrait mettre en oeuvre une politique du logement pour résoudre les problèmes de la vallée”.
La mairie poursuit son travail d’information et de réflexion auprès des jeunes, elle réalise des enquêtes avec le concours d’un organisme, Nasuvinsa. Cette structure qui dépend du gouvernment foral navarrais contractualise des projets avec les municipalités, entre autres par le biais de “bourses de locations” qui offrent aux propriétaires une aide technique et leur garantissent le versement de loyers, ainsi que le maintien des bâtiments en bon état.
En Navarre, les loyers augmentent de 46% en cinq ans
Cette hausse vertigineuse fait figurer la Communauté forale de Navarre au troisième rang dans le classement, derrière les Îles Canaries et la Communauté autonome valencienne.
Une telle évolution a évidemment des répercussions sur l’accès au logement pour les jeunes ou les publics les moins fortunés.
En 2015, le prix moyen de la location du m² était de 6,87 € (550 € pour 80 m2), il est de 10 € la m² dix ans plus tard (800 €). La situation engendre le mécontentement des habitants. Ils manifestent contre cette hausse des prix engendrée par l’achat d’immeubles par des fonds spéculatifs dits “fonds vautours”.
L’État espagnol prépare une nouvelle loi sur le logement. Catalans et Basques demandent que figurent dans le futur texte la capacité pour les Communautés autonomes de limiter les prix des loyers ou de prendre des mesures fiscales adéquates à appliquer dans les régions les plus touchées par ces hausses ou les plus en tension.
Epineuse question que celle des logements vides. Elle croise évidemment celle de la limitation des revenus, de l’abolition des privilèges, etc. Comment une économie peut-elle être saine si elle autorise la construction immobilière à tout va pour spéculer financièrement, sous prétexte de fournir des logements à ceux qui en manquent ? Surtout quand les logements “sociaux” -cette minorité bien pratique- sont les plus laids, les plus limités en confort et qu’ils restent assez chers au regard du revenu minimum des foyers…
Un Biltzar des propriétaires terriens d’Euskal Herri me semble urgent, en ce sens, pour apporter une solution à ce qu’il convient bien d’appeler en ces temps troublés de spéculation immobilière, un problème…