Communiqué après le second tour des élections municipales – 31 mars 2014
Je remercie sincèrement celles et ceux qui ont fait le choix des forces de progrès pour la gestion de leurs communes et de leurs agglomérations.
Dans ma circonscription Jean Espilondo, Henri Etcheto, Christophe Martin ont livré bataille avec détermination, entourés jusqu’au bout d’équipes totalement engagées dont je salue le travail militant.
Le résultat global de ces élections municipales résonne comme un message cinglant comme seuls les électeurs savent en envoyer aux responsables politiques.
Je suis touchée par le message adressé à la majorité au sein de laquelle je travaille avec force, engagement constant et convictions intactes.
Nous devons être plus forts que les contraintes qui nous sont imposées.
Au delà du symbole très fort, il nous faut procéder à l’analyse lucide de ce scrutin pour en tirer tous les enseignements.
Le contexte national n’explique pas tout et l’inventaire doit être fait minutieusement, sans contournement.
Au Pays basque, la mécanique des alliances baroques a porté ses fruits, sauf dans les villes où la bonne intelligence a présidé à la table des négociations entre les forces de progrès. La logique politicienne l’emporte encore une fois au détriment de la cohérence.
Je regrette que la liste sur laquelle je figure n’ait pas été en capacité de conclure un accord avec toutes les forces de la gauche, à l’instar de nos amis plus visionnaires qui ont su le faire au sud du Labourd.
Députée du Pays basque, je garde en permanence à l’esprit les attentes très fortes et spécifiques du territoire qui m’a fait confiance pour le représenter dans un mandat national.
Je compte renforcer mon action pour négocier un contrat territorial à la hauteur des ambitions du Pays basque, territoire exemplaire dans sa capacité à se structurer, s’organiser et innover.
La reconnaissance institutionnelle du Pays basque est nécessaire. L’attente demeure et grandit. Je suis résolue à persévérer dans l’élaboration des différents schémas d’évolution institutionnelle.
Enfin, je mesure la responsabilité qui m’incombe dans la reconstruction des forces de gauche du Pays basque, enrichies de tous les talents qui ont émergé à la faveur de cette campagne.
La patience étant la vertu des bâtisseurs, nous entrons dans cette nouvelle séquence avec le projet de restaurer la confiance de nos électeurs en une action publique menée dans un esprit d’écoute, de respect et d’ouverture qui triomphent toujours quand les forces de progrès s’allient pour gagner et travailler ensemble.
Il faut saluer la lucidité politique de nos députées socialistes Sylviane Allaux et Colette Capdevielle. Elles appellent à une inflexion de l’approche politique des socialistes du BAB pour constituer des majorités de progrès entre socialistes, abertzale de gauche et tous les progressistes qui souhaitent une alternance municipale de gauche. Fort bien. Les abertzale ne demandent que ça.
Mais bien des questions restent en suspens. Connaissant l’anti-abertzalisme viscéral d’Etcheto ou de Bergé, leur opposition irréductible à la création d’une collectivité territoriale spécifique au Pays Basque, à un statut pour l’euskara, au développement des Ikastola etc., comment se fait-il que ce soit précisément ces deux-la qui se retrouvent à la tête de la liste socialiste bayonnaise? Comment se fait-il que Mme Capdevielle n’ai pas eu suffisamment de poids auprès des militants pour promouvoir des personnes qui ont une attitude plus ouverte à l’endroit de la reconnaissance institutionnelle du PB Nord dans les rangs socialistes (il y en a), au moment de la désignation des têtes de listes? Ou bien les responsables départementaux du PS ont-ils imposé ceux qui portent leurs vues jacobines et sectaires, comme ils l’ont fait en imposant le parachutage de Habib de Mourenx à Pau au mépris du premier choix des militants palois? Comme ils l’avaient fait pour les cantonales en ostracisant un Jérôme Aguerre dont le cheminement ne leur convenait pas.
L’avenir dira si les socialistes du BAB sauront s’affranchir d’une direction départementale ultra jacobine et anti-basque pour le plus grand bénéfice d’un renouveau politique dont ce pays a tant besoin. S’ils ont le courage d’écarter ces personnages sectaires qui d’évidence ne changeront jamais, alors oui les abertzale de gauche et d’autres progressistes de bonne volonté répondront présent pour constituer des alternatives progressistes.
On mesure la tâche qui les attend, à un moment où Hollande nomme à Matignon un petit catalan ultra jacobin, persécuteur de Roms et ennemi de tout ce qui ne coïncide pas avec sa vision d’une société franchouillarde crispée sur un repli identitaire qui, ne l’oublions pas, a conduit la France, il y a exactement 100 ans, à la boucherie que l’on sait.