Avant l’ours

OursDans le précédent numéro d’Enbata, Andde Sainte-Marie, conseiller régional d’Aquitaine, expliquait la position de l’exécutif de la région sur la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées. Voici la position du syndicat ELB sur cette épineuse question.

On ne peut pas imposer
à une communauté de montagne
d’assurer la sauvegarde de la biodiversité
sans qu’elle ne soit elle-même assurée
de son avenir.

J’étais au mois de juillet à la Pierre-Saint- Martin à l’appel des bergers de Basabürüa et ceux du Haut-Béarn pour dire non à l’introduction, à l’imposition devrais-je dire, de deux nouveaux ours dans ce côté-ci du massif pyrénéen. Il y avait là beaucoup de paysans béarnais mais également nombreux étaient ceux venus de Larraine, Santa-Grazi et Hauze et Ligi. Pour beaucoup d’habitants et même de paysans “d’en bas”, pettarrekoak comme nous appellent ceux d’en haut, il peut paraître difficile d’appréhender la colère de ces hommes et de ces femmes. D’autant plus que le discours dominant parle de biodiversité, de mesures d’accompagnement, d’indemnisation des pertes d’animaux, de plus pour le tourisme, etc.

Hélas, la réalité en haut est tout autre, et le désarroi et la colère des éleveurs de montagne sont bien réels. Le vrai drame aujourd’hui dans nos montagnes est la disparition des paysans.

Il existe aujourd’hui des villages de montagne où il n’y a plus une seule ferme. Ces paysans sont face à une absence totale de perspectives et d’avenir. Nous savons que la montagne est un espace à partager aux enjeux multiples. Mais aujourd’hui qui dessine un avenir à notre profession dans la montagne?

En fait de partage c’est le déménagement qui est proposé à moyen terme. Les contraintes de plus en plus fortes, la multiplication d’imprimés à remplir, où la moindre erreur peut entraîner la perte des aides ou leur réduction, l’assurance de contrôles de plus en plus fréquents, comme si nous étions des suspects en permanence.

Priorité à la survie de la communauté

Nous sommes face à une politique agricole de plus en plus libérale qui pousse aujourd’hui les plus petits d’entre nous à partir et les autres à produire de plus en plus, à avoir des “exploitations” et des troupeaux de plus en plus grands, avec des charges de travail et des conditions de vie “inhumaines” (le terme est-il vraiment trop fort ?) en décalage complet avec le reste de la société.

On ne peut pas imposer à une communauté de montagne d’assurer la sauvegarde de la biodiversité sans qu’elle ne soit elle-même assurée de son avenir !

Sachant qu’en même temps cette même administration, ce pouvoir politique autorise la ferme-usine de 1.000 vaches qui se veut le modèle de l’industrialisation de l’agriculture.

Je veux ici rappeler la position d’ELB qui est celle de dire haut et fort que la priorité est d’assurer avant tout, et je le répète avant tout, la survie des communes de montagne.

Pour que ces communes vivent, il faut qu’elles cessent d’être les éternelles perdantes de la politique agricole européenne.

Les petites fermes doivent être officiellement reconnues pour leur action d’animation des territoires ruraux, d’utilisation de la montagne, d’entretien des espaces. Elles ne doivent pas être systématiquement écartées lors des répartitions des aides publics et droits à produire.

Il faut donner des perspectives d’avenir à l’agriculture de montagne. En ce sens l’agriculture et le pastoralisme sont les meilleurs garants de la biodiversité de montagne ! Comment se fait-il qu’un gouvernement qui se veut écologiquement responsable ne fasse pas plus d’efforts sur ces points fondamentaux ?

Climat délétère

La volonté d’introduire des ours s’accompagne d’une absence de concertation, conduit volontairement à un climat délétère dans nos montagnes.

Tout cela générant plus de guerre que de recherche sereine de solutions.

Pour terminer je voudrais rendre compte de l’attitude de la FNSEA dans ce dossier. Il était particulièrement grotesque d’entendre le nouveau président de la chambre départementale ainsi que le patron de la fédé dire aux montagnards présents ce jour-là au col de la Pierre-Saint-Martin qu’ils seraient toujours à leur côté, qu’ils pouvaient compter sur eux !

Je reconnais à Sébastien Uthurriague la légitimité de parler à ceux d’en haut sur ce dossier, mais aux autres…

Qui est co-responsable de la désertification de la montagne ? Qui est défenseur de l’industrialisation de l’agriculture sous couvert de ceux qui seraient économiquement rentables, efficaces, face aux “bricoleurs” ?

Encore dernièrement qui a fait relever le seuil minimum pour être éligible à l’aide bovine ? En 2015 avec l’entrée en vigueur du plancher de 10 vaches, environ 1.300 sur 4.000 éleveurs sont écartés de l’aide.

Quand on pense, en plus, que la première revendication de la FDSEA était de priver les éleveurs de moins de 30 vaches de toute aide!

ELB continuera à lutter pour la vie de nos montagnes dans sa globalité !

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2 thoughts on “Avant l’ours

  1. Zuk erran orok ez du hartzarekin loturarik; hartzaz arituko zarela agintzen duzu izenburuan “Avant l’ours” eta gero beste pizti klase batetaz ari zaiguzu; hartz gaizoak ez du hor inolako errurik; ez nahas hartza eta bulegoetako piztiak!

    bakartxo

  2. zuk bezala kondenatzen dut laboranzako languntza politika , zein den zentzu gabea eta kaltegarria . gainera zindikat azkarrenek sustatua ! ELB ren borroka ulertzen dut eta menditarren defentsan kokatzen naiz.

    Uruski , gure menditarrak etxe ‘ta lurrari hain atxekiak direnez , gazteak instalatzen zauzkigu ainitz eskualdetan baino gehiago . EH ko etxalde handienak kausitzen diren tokiak husten dira mendi aldeak baino aise gehiago ! alta laguntzak ugari !!!

    Hartzaren arrazoa besterik da . Uste dut aterabideak kausitzen ahal diren. Ez ahal dira ekologisten aurkakoak errexki sortzen ?

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