Je n’étais pas à la manif de l’autre jour alors qu’en 2015 j’avais été un des quatre millions descendus dans la rue pour manifester notre indignation contre l’assassinat de 20 personnes dont les victimes de Charlie. C’est l’horreur de ce massacre qui nous avait choqués. Comme d’autres, je n’étais pas sorti dans la rue pour approuver les caricatures iconoclastes de Charlie avec lesquelles je n’étais pas du tout d’accord, mais pour protester contre ce massacre. La vie est le bien le plus appréciable dont nous jouissons et nul n’a le droit de nous l’enlever. Notre respect de la vie est tel que nous avions manifesté malgré notre désaccord total avec Charlie.
Il y a des choses que tous doivent respecter si nous voulons vivre en paix entre nous, au nom du vivre ensemble. Personne n’approuvera de tags contre une synagogue, une mosquée, une église ou un monument aux morts. Charlie ignore le respect. Il avait voulu couvrir de ridicule Mahomet, et il blessait des centaines de millions de musulmans, suggérant de plus, qu’un disciple de Mahomet est un poseur de bombe en puissance. Alors que la très grande majorité des victimes des extrémistes islamistes sont des musulmans.
Les extrémistes existent. C’est un fait dont nous sommes obligés de tenir compte tant qu’il n’auront pas disparus.Et pourquoi les provoquer sans raison sérieuse en prenant le risque des conséquences que nous savons ? Voyez-vous une jeune fille, au nom de son droit à la liberté, se promener en topless dans les fêtes de Bayonne. Si un festayre en rut, incapable de se contrôler, la viole, il sera condamné comme de juste. Mais la fille aura subi le viol.
En 2015, une certaine presse avait récupéré l’indignation générale contre des assassinat, pour lui donner une signification autre : nous serions descendus dans la rue en soutien au droit de Charlie de publier des caricatures provocatrices. Non ! Nous ne manifestions pas pour la liberté de presse que nous apprécions à sa juste valeur, mais dans certaines limites. Nous protestions contre 20 assassinats.
Cette fois-ci, dès que la presse a commencé à diffuser la nouvelle de la décapitation du professeur Samuel Paty, elle a bien sûr diffusé l’horrible nouvelle, mais c’était suivi de commentaires, autrement plus abondants, sur la liberté dont jouit un professeur dans l’exercice de son métier. Pour moi, que ce droit existe ou pas, le droit à la vie de Monsieur Samuel Paty était sans commune mesure avec son droit de choisir la façon de commenter son message. S’il s’était douté de ce qui pouvait lui arriver, je pense qu’il se serait pris autrement. S’il n’ y avait eu que la protestation de ce parent d’élève à la suite de cette classe, personne n’en aurait parlé. Si on en parle tant, c’est bien parce qu’il y a eu assassinat. Le droit à la vie c’est la base de tous les autres droits. J’aurais aimé entendre un peu plus commenter cela mais ça n’a été fait qu’accidentellement.
Quant à la liberté du journaliste, elle n’est pas non plus un absolu. Il n’existe pas de liberté sans limite, pas plus pour un journaliste que pour les autres. Toute liberté est limitée par les droits et la liberté des autres. Et tous, il nous est arrivé de pratiquer l’autocensure, tant décriée ces jours-ci, de ne pas faire ou dire telle chose par peur de blesser quelqu’un, de nous brouiller avec lui, de rendre impossible la vie ensemble. Sans cela il n’y a pas de vie en société possible.
J’attends encore le numéro de Charlie (ou autre) qui représentera le Président de la République en train de se torcher le cul avec un drapeau français, une étoile à cinq branches ornant le postérieur. Ou Telesforo de Monzon faisant la même chose avec une ikurriña. Il y a quelques années, un jeune Basque a été condamné à Bayonne pour avoir brûlé le drapeau français.
Ados hirekin, Xipri
M
Mettre “tout le monde” en désaccord avec les publications de Charlie Hebdo est un peu exagéré, non? Une opinion individuelle n’en fait pas une vérité ou un sentiment général.
L’insolence et la méchanceté, ce n’est pas pareil!!!
Guztiz ados nago arestian idatzitakoarekin. Askatasunaren izenean ezin da beste pertsona bat iraindu edo mindu haren sinismena gaitzestiz. Bigarren mailako eskolan nintzelarik, Saint Bertrand de Commingeko eliza bisitatu genuen. Gure gidaria zen historia irakaslea fedegabekoa zen, baina tenplura sartu aitzin esan zigun ” Zure fedea edo sinismea zer nahi izan ere, leku sakratu batera sartzen zaretela jakizue; orduan errespeta ezazue, bai zuen hitzez baita zure jarreraz” 1963 garren urtean zen, eskola laiko baten irakasle batek esandakoa. Gauzak gaur zoritxarrez aldatzen dira eta ez norabide onerantz. Samuel Paty irakasleari gertatutako nazkagarri eta izugarria da. Baina fanatismoa dagoela jakinik , zergatik fanatismo gehiago probokatzen dugu karikatura madarikatu horien bitartez? Izan naiz irakasle Argerian; 1977 urtean han islamistarik ez zegoen, bainan ez zitzaidan sekulan bururatuko islamari buruzko txantxarik esatea nire ikasleen aurrean. Erailketa gertatu ondoren askoz dorpeago deritzat Mahometaren karikaturak berriz erakustea eta irakasle batek bere ikasleei marrazki horiek erakusten baimentzea,