L’association traverse une étape cruciale et mobilise pour répondre à un besoin social éloquent en souhaitant fédérer largement et organiser la défense des plus fragiles dans la perspective d’un Pays Basque solidaire, souverain et soutenable qui ne laisserait personne en chemin.
Lancé en octobre 2020, le pari Alda est en passe d’être gagné. Il s’agissait de créer un outil d’aide, de défense, d’organisation collective des secteurs les plus pauvres, les plus vulnérables, les plus oubliés, les plus isolés et sans défense de la société d’Iparralde. En un an et demi à peine, malgré une première période constituée de confinements et de couvre-feu, le nouveau mouvement a pu démontrer son efficacité, gagnant un certain nombre de victoires concrètes et changeant réellement le quotidien des habitants des milieux et quartiers populaires.
La voix des sans-voix
Alda a été identifié beaucoup plus rapidement que prévu comme organisation de défense des “petits”, des “sans-voix”, de celles et ceux d’en bas et croule sous les appels à l’aide, provenant de tout le Labourd.
Ce sont aujourd’hui deux ou trois personnes ou familles par jour qui frappent à sa porte pour les motifs les plus divers et les situations les plus désespérantes. Foyers frappés de congés pour vente et ne trouvant pas à se reloger, personnes invalides victimes de procédures d’expulsion, gens à bout de fatigue car dormant dans leurs voitures ou dans des cabanons froids et humides, demandeurs de logement social en attente depuis cinq, six voire neuf ans alors même qu’ils vivent dans des logements non décents, procédures DALO, baux frauduleux, familles victimes d’infestations de punaises de lit ou de cafards, enfants tombant malades du fait de l’insalubrité ou la vétusté de leur logement, immigrés n’ayant aucune réponse à leur demande de naturalisation déposée il y a plusieurs années alors qu’ils remplissent tous les critères pour y avoir droit, personnes victimes de pratiques et stratégies spoliatrices mises en place par des compagnies d’assurance, téléphoniques ou bancaires.
S’organiser pour gagner
Dans le même temps, Alda commence à mettre en place des dynamiques d’organisation collective d’habitants visant à améliorer les conditions de vie globales de certains quartiers HLM. La même chose est visée au niveau de certains collectifs d’usagers (victimes de congés pour vente, de baux frauduleux, usagers de la CAF, abonnés des compagnies téléphoniques…).
Enfin, Alda voulant s’attaquer aux causes des problèmes et pas seulement à leurs conséquences, l’association établit des diagnostics, des objectifs gagnables pour changer la donne et des stratégies efficaces pour les atteindre.
C’est ce qu’elle a fait sur le terrain du logement avec un diagnostic de la crise actuelle réalisé du point de vue des classes populaires et en se fixant un certain nombre d’objectifs prioritaires, comme la compensation, la lutte contre les baux frauduleux, l’encadrement renforcé des loyers, la mobilisation en faveur du logement social etc.
Une porte d’entrée
La charge de travail est importante pour une si jeune association qui connaît d’entrée de jeu une crise de croissance, montrant à quel point elle est venue répondre à un besoin social immense. L’enjeu est également essentiel : il s’agit ni plus ni moins de faire participer pleinement les secteurs les plus populaires au projet de construction du Pays Basque solidaire, souverain et soutenable que nous appelons de nos voeux.
Le construire sans eux dénaturerait le projet lui-même et l’affaiblirait. Les classes populaires en voie de désocialisation et de paupérisation, de plus en plus déconnectées des partis, syndicats, associations, de plus en plus abandonnées par l’État français, ne trouvent pas non plus la “porte d’entrée” vers cet Euskal Herria en construction qui pourrait, qui devrait pourtant constituer leur communauté de destin.
Transformer l’essai
Alda traverse une phase décisive où elle se réorganise et tente de se renforcer pour bien gérer cette “crise de croissance”, pour mieux répondre à cette multiplication de sollicitations et d’opportunités de changements.
Toutes celles et ceux qui croient à l’importance de ce pari peuvent faire quelque chose à leur niveau pour aider à le gagner :
– en adhérant à l’association pour lui donner plus de moyens (la cotisation est de 5 euros par mois sur www.alda.eus/adherer ) ;
– en rentrant dans ses boucles de mobilisation pour participer, quand on est dispo et prêt pour cela, à ses actions coups de poing qui se révèlent en général très efficaces (se signaler à [email protected] pour savoir comment s’y prendre) ;
– en se proposant comme candidat potentiel, si on est locataire HLM, chez HSA, Office 64, Domofrance, Erilia ou d’autres bailleurs sociaux, pour les listes qu’Alda va présenter fin 2022 aux élections de représentants des locataires ;
– en participant au groupe Batailles du quotidien d’Alda, qui prend en charge les personnes et familles appelant l’association à l’aide.
Toutes les personnes de bonne volonté peuvent donner un coup de main, même si elles ne sont pas initialement formées aux problématiques dont Alda s’occupe.
Plus il y a de bénévoles dans ce groupe et plus la gestion de cette partie du travail de l’association est faisable et mieux faite.
Nous pouvons plus que jamais construire le projet abertzale dans une perspective plus progressiste, plus solidaire, plus inclusive et plus représentative des différentes réalités de notre société d’Iparralde.