Par Ttotte Etxebeste, Abertzalea
Et maintenant que faisons-nous ? Il est évident que Paris ne cédera pas une miette tant sur la Collectivité territoriale spécifique, que sur l’officialisation de l’euskara ou même le rapprochement des preso. Le gouvernement Français est, encore et toujours, sur une stratégie de négation. Je pense que nous pouvons aussi penser que les élues socialistes locales sont allées au bout du chemin. Nous le voyons avec la marche arrière de la sénatrice Espagnac et du soutien de François Matia et d’autres.
Le problème n’est pas Valls, mais bien le jacobinisme de l’Etat français. Valls n’est que le miroir de ce gouvernement, il reflète la pensée générale de Hollande, de son gouvernement et des députés de gauche comme de droite. Le discours est le même sur le fond, juste change la forme. Par contre, ici, nous nous épuisons à rechercher une issue favorable et acceptable par tous au conflit qui nous oppose aux deux Etats. Lorsque je dis nous, je parle des abertzale bien sûr, mais aussi de l’ensemble des militant(e)s et des élu(e)s, ainsi que de la société civile de ce pays qui œuvrent avec les abertzale pour la résolution du conflit. Sortir de cette logique d’affrontement pour ouvrir des espaces de dialogue, de respect, et de reconnaissance mutuelle. Hélas nous n’avons pas d’interlocuteur en face de nous, capable de saisir cette opportunité historique. Le dialogue est à sens unique. A ce jour, le gouvernement français est sourd aux multiples appels d’Euskal Herria.
Sur 158 communes d’Iparralde, 103 maires soutiennent la création d’une Collectivité Territoriale. Une coordination large a vu le jour, réunissant élu(e)s de tous bords, CCI, conseil de développement, et Batera. Tout cela, du jamais vu dans l’histoire d’Iparralde. Une manifestation populaire à réuni plus de 6000 personnes (pour une population de 300. 000 habitants) dans les rues de Baiona, exigeant la création d’une Collectivité Territoriale Spécifique Pays Basque. Et voila que la Sénatrice Espagnac nous sort un amendement je dirais un nouvel ersatz institutionnel, tout cela parce que le Gouvernement dit niet a la Collectivité Territoriale. La solution n’est pas de reculer mais bien de faire front.
Démarche similaire autour de la résolution du conflit en Euskal Herria avec Bake Bidea et Lokarri. Là aussi, une frange large de la société civile s’implique, propose des pistes de sortie du conflit. En face un silence assourdissant ! Allons nous là aussi reculer et accepter l’inacceptable ?
Je repose la question… Et maintenant que faisons-nous ? Il me semble que la réponse est simple… continuer ! Ne pas sombrer dans le piège tendu par les gouvernements français et espagnol, qui ne rêvent que d’une chose : que nous reprenions le chemin de la lutte armée. Continuer affirmer notre détermination, créer un rapport de force non violent, non armé. Des voies existent, la désobéissance civile, blocages, occupations, sabotages non violent (voir collectif Itoiz, ou du style des antis LGV Italiens qui se sont introduits dans le chantier, ont cisaillé grillages, lancé des fumigènes et pétards et saccagé un transfo électrique, plongeant le chantier dans le noir. Souvenez-vous de la destruction d’un Mac Do par la confédération paysanne) etc… Il est temps de réagir. Il est clair, aujourd’hui plus que jamais, que le gouvernement ne cédera que sous la pression et par notre détermination.
Sommes-nous prêts à assumer cette nouvelle phase de lutte ? Sommes nous politiquement déterminés à aller jusqu’au bout, et ceci jusqu’à l’obtention de nos revendications ? Il le faudra car en face nous n’aurons aucun cadeau !