La 13 ème édition du salon de l’agriculture paysanne, LURRAMA (terre-mère en euskara), aura lieu les 16, 17 et 18 novembre 2018 à la Halle d’Iraty de Biarritz . Les paysan·ne·s et près de 600 bénévoles investiront pendant trois jours 6000 m² pour proposer au grand public des expositions, animations, repas gastronomiques et conférences avec la convivialité qui fait l’identité et le succès de LURRAMA depuis ses débuts !
En 5 éditions à Bayonne et 7 à la Halle d’Iraty de Biarritz, LURRAMA s’est fait une place parmi les événements majeurs de la côte basque. Cette 13 ème édition à la Halle d’Iraty de Biarritz et le succès que rencontre le salon prouve la pertinence du projet de LURRAMA : promouvoir une agriculture soucieuse du bien être des consommateur·trice·s, des générations futures, de notre environnement, du bien-être des animaux et des paysan·ne·s.
Spécificités de Lurrama 2018
• La thématique : « Pour une politique agricole alimentaire ! ». Cette année Lurrama parlera de la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), en soulignant la vocation alimentaire de l’agriculture. Tout cela en défense d’une agriculture produisant des aliments de qualité et une souveraineté alimentaire pour les territoires. Pour y arriver, il faut selon les organisateurs que la PAC favorise le développement de l’agriculture paysanne et familiale !
• La région invitée de LURRAMA : Poitou Charentes ! Il·elle·s nous feront découvrir la richesse de leurs campagnes et la diversité de leurs produits.
• La race de vache Pirenaika a été mise à l’honneur sur l’affiche. Ancienne race pyrénéenne, des paysan·ne·s se sont structuré·e·s afin de la développer et mieux la valoriser. Les gourmand·e·s pourront apprécier la finesse de sa viande lors du repas du vendredi 16 novembre à 12h30.
Enfin, pour avoir tous les détails sur les animations, conférences et les repas… un seul clic : www.lurrama.org
Pour une politique agricole alimentaire !
Thématique de LURRAMA 2018C’est en octobre, soit 6 mois environ après les fameuses déclarations de surfaces permettant de demander les subventions de la PAC , que les agriculteurs·trices auront reçu les premiers acomptes des aides 2018 sans lesquelles une grande majorité de paysan·ne·s ne survivrait pas. Et oui, la PAC au quotidien pour les paysan·ne·s c’est d’abord ça : de la contrainte administrative, puis des aides qui viennent compenser puisque «les prix» de vente des produits agricoles ne suffisent pas à les faire vivre.
La PAC pour les paysan·ne·s comme pour les néophytes reste une grande usine à gaz, avec d’une part des aides du premier pilier (paiement de base, paiement redistributif, paiement vert, aides aux bovins allaitants, aides aux bovins laitiers, aide ovine ou caprine), puis celles du «deuxième pilier» (aide ICHN, laquelle compense les handicaps naturels comme la zone montagne qui concerne particulièrement le Pays Basque par exemple, aides agro- environnementales…).
La PAC subit régulièrement des réformes, plutôt sur la forme que véritablement sur le fond : d’une époque où les aides étaient directement liées à la production (aide aux céréales, à l’élevage…) on est passé à des aides directes «découplées», c’est-à-dire «déconnectées de la production». Les aides sont distribuées à l’hectare, alors qu’en parallèle les produits agricoles évoluent sur un marché de plus en plus libéralisé sans maîtrise des volumes produits.
Et tout ça finit par coincer de plus en plus : le problème des aides à la production est qu’elles ont poussé les paysan·ne·s à produire beaucoup, allant jusqu’à provoquer des crises de surproduction… Et le problème des aides à l’hectare (découplées) est qu’elles restent parfaitement inégalitaires puisque elles ne rétribuent pas la·e paysan·ne en tant qu’actif·ve, mais qu’elles rétribuent surtout des surfaces !
C’est pourquoi la Confédération Paysanne, le syndicat ELB mais aussi de nombreux·ses économistes ne cessent de répéter qu’il est faux de dire et de faire croire que les grandes, ou très grandes fermes sont plus compétitives que les petites. De fait, les grosses fermes perçoivent bien plus d’aide que les petites fermes qui ne cessent de disparaître.
Pourtant, on ne pourra faire de l’agriculture paysanne, durable, qui respecte le consommateur qu’avec des fermes nombreuses, réparties sur le territoire.
Pour la Confédération Paysanne, que LURRAMA soutient, les axes prioritaires d’une nouvelle PAC doivent favoriser le revenu et l’emploi paysan par:
– La régulation des prix et la maîtrise des productions
– Des primes plus justes et dégressives plafonnées à l’actif
– Un ciblage des paiements aux productions fragilisées
– Le soutien spécifique aux petites fermes
– La disparition des exploitations agricoles doit cesser (1 773 000 fermes en moins entre 1955 et 2007, diminution de 26 % du nombre de fermes entre 2000 et 2010 en France et aussi au Pays Basque)
– Un 2e pilier en faveur du développement rural