Gilles CHAUDIERE (a travaillé 35 ans à Sokoa, en qualité de responsable social et communication)
Ce que je retiens de Patxi Noblia, c’est avant tout son exceptionnelle capacité de travail, d’écoute et de synthèse, mise au service d’un militantisme économique sans faille pour le Pays basque. A cela s’ajoute une prédisposition à la gestion pragmatique des actions ou campagnes à mener que ce soit à SOKOA ou dans les autres collectifs qu’il a pu animer tout au long de sa vie : pas une réunion n’échappait à sa feuille de route qui, avec le temps, faisait de nous des Champollion experts en décryptage de ses pattes de mouche, écrites le plus souvent au crayon à papier.
Nul besoin d’ordinateur, ou autre smartphone : son unité centrale fonctionnait avec une mémoire d’archiviste et une étonnante anticipation qui faisait de lui un visionnaire, toujours en avance d’un coup, un pionnier dans le domaine de l’investissement solidaire et de l’actionnariat populaire en Pays basque.
Je retiendrais également ses qualités humaines ancrées derrière une posture qui pouvait, à première vue, paraitre austère et qui n’était qu’un rempart lui permettant d’œuvrer complètement à son engagement.
Patxi était un homme de dialogue et de négociation, que je n’ai jamais vu s’emporter ou hausser le ton pour imposer ses idées, même au cœur des conflits.
Les résistances et combats collectifs qu’il savait impulser et faire partager n’avaient pas recours à la violence, ou à l’autoritarisme, mais se nourrissaient plutôt de l’exemple qu’il savait donnait à ses équipes.
La seule forme d’agressivité que j’ai pu lui connaître était sur la cancha où les frappes étaient puissantes et chaque point se défendait bec et ongles !
Azkenik, erranen nizkizukeen azken hitzak euskaraz dira: esker mila Patxi, Euskal Herrira itzultzea ahalbidetzeagatik gaztetan joan nintzelarik eta ene bizia han eraikitzeagatik.