Le samedi 10 décembre, le président de la Communauté d’agglomération Pays Basque, Jean-René Etchegaray, a ouvert le Conseil communautaire par cet hommage à Jakes Abeberry.
Jean-René Etchegaray
Nous ne pouvons, chers amis, ouvrir ce conseil communautaire sans rendre hommage à Jakes Abeberry. Jakes Abeberry qui vient de nous quitter mais dont l’esprit demeurera longtemps au Pays Basque et, je veux le croire, dans nos politiques.
Jakes Abeberry, dont chacun de nous sait ici le rôle qu’il a joué pour la création de notre Communauté d’agglomération. Communauté d’agglomération qui marquait la reconnaissance institutionnelle de son cher Pays Basque. Un premier pas bien sûr mais un pas historique dont il fut l’un des premiers à saisir l’opportunité. Pilier de la vie politique et culturelle du Pays Basque, homme de convictions, fidèle en amitié comme à ses valeurs, nous ne pouvons évoquer Jakes Abeberry sans rappeler l’adjoint à la culture qu’il fut auprès de Didier Borotra.
Son action en faveur de la culture et de la langue basque évidemment, je pense au fonds basque qu’il a développé au sein de la médiathèque, et son action aussi en faveur de la danse, de toutes les danses, le Ballet Malandain étant sans doute l’une de ses plus belles réalisations. Je sais Antton (Antton Curutcharry NDRL), qu’au moment où nous élaborons notre projet culturel, tu as son exemple en tête, basque et universel.
Jakes Abeberry, ce fut aussi un grand militant et un observateur avisé de la construction européenne, qui appelait de ses voeux l’Europe des régions. Ses nombreux éditos dans Enbata sur le sujet — éditos qu’il signait sans discontinuer depuis 61 ans, rendez- vous compte ! — recelaient des analyses passionnantes à cet égard.
L’exercice du pouvoir n’avait aucunement altéré chez lui la flamme militante. Tu l’as rappelé Martine (Martine Bisauta NDLR), militer avec lui n’était pas triste ! Que de souvenirs partagés et de combats communs au sein de la plateforme Batera, que de joutes verbales et de mobilisations ! Il a quitté la mairie de Biarritz en 2014 mais n’a jamais quitté la politique. En visionnaire, je l’ai dit, mais également en homme de transmission. À 92 ans, il était proche de la nouvelle génération engagée en politique. Il aimait à rappeler, sans la moindre condescendance, les recettes des victoires passées, des victoires collectives toujours.
Fédérateur est sans doute le terme qui le désigne le mieux. « En politique, il faut d’abord avoir le souffle long », disait-il. Méditons aujourd’hui son message.