Véritable projet de territoire, le Schéma de cohérence territorial, en cours d’élaboration, va conditionner l’avenir du Pays Basque, en terme de politique d’urbanisme qui entraîne également tous les sujets transversaux.
Mémoire défaillante, manque d’inspiration, malicieux trait d’humour, choix rhétorique délibéré ? Peut-être certains lecteurs d’Enbata particulièrement attentifs auront gardé à l’esprit que j’avais déjà intitulé une chronique La mère des batailles voici bientôt deux ans, cherchant à attirer l’attention sur un moment clé des politiques du logement à l’époque, à savoir la finalisation puis le vote imminent du Programme Local de l’Habitat (PLH).
Dans la famille Bataille, je demande aujourd’hui le père.
PLH, une bataille perdue
C’est bien à dessein que je choisis d’établir une sorte de parallélisme entre les deux éléments cardinaux de cet édifice “familial”, tant il me semble falloir considérer avec la même importance l’enjeu passé du PLH et celui de mon actuel sujet : le Schéma de cohérence territorial (SCOT).
Le PLH –n’en déplaise à une poignée de maires, notamment du côté de Bidart, qui semblaient, à lire leurs propos, considérer que les intérêts collectifs s’arrêtaient là où commençaient ceux de leur propre paroisse–, c’était bel et bien un enjeu majeur car il fixait notamment les objectifs chiffrés de production de logements à court et moyen termes. En cela, non seulement il pesait lourdement sur le devenir de notre petit territoire en matière immobilière, avec toutes les conséquences à la fois bénéfiques (là où cette production correspondait à un besoin réel) et délétères (lorsqu’au contraire elle entraînait une fuite en avant dans la bétonisation d’espaces déjà suffisamment pourvus en logements), mais en filigrane les logiques qui fondaient le document trahissaient une stratégie en ce domaine, je dirais même une philosophie.
Au-delà des statistiques et des objectifs chiffrés, c’est bel et bien cette philosophie qu’Euskal Herria Bai avait dénoncée le jour du vote du PLH, appelant par la même occasion à cette fameuse grande manifestation bayonnaise qui sera organisée sur un mode collectif. Le moindre des paradoxes n’aura pas été, alors, d’avoir déroulé durant la manifestation le tapis rouge à certains élus communautaires – dont le président lui-même – qui avaient porté et fait voter ce PLH précisément dénoncé par la manifestation…
Bah, quand j’entends mon propre voisin se dire inquiet du réchauffement climatique alors qu’il roule tous les jours en gros SUV, je ne suis plus surpris de rien.
Quoi qu’il en soit, le PLH est aujourd’hui voté et l’on peut tranquillement continuer à construire à tout-va pendant près d’une dizaine d’années, laissant le marché immobilier dicter sa loi, saturer à la fois le littoral et le Labourd intérieur rurbain, et repousser toujours plus loin son petit “Drang nach Osten” local. C’est un fait, la “mère des batailles” a été perdue.
SCOT, une bataille à gagner
Mais il ne faudrait pas pour autant oublier que l’épisode PLH n’est pas le seul dans la saga urbanistique. D’abord parce qu’il est récurrent et qu’il faudra sans tarder en tirer les enseignements en vue de sa mouture suivante, en ligne de mire dans quelques années ; ensuite parce qu’il est loin d’être un outil isolé dans la boîte créée il y a plus de vingt ans par la loi SRU.
Cette dernière, dans sa grande sagesse, avait compris que politique urbanistique sans stratégie cohérente n’était que ruine territoriale, et qu’il fallait veiller à élaborer des documents de planification à plus ou moins vaste échelle.
C’est l’esprit qui avait guidé à la création, entre autres, des PLU et des SCOT.
N’oublions pas, en effet, que le logement n’est pas le seul domaine du vaste monde de l’urbanisme, et qu’au contraire sa gestion doit s’interconnecter avec celles des mobilités, des activités économiques dans toute leur variété, des loisirs, de la culture et j’en passe, le tout dans une logique censée être spatialement cohérente et écologiquement vertueuse.
Là réside la grande importance des PLU (aujourd’hui intercommunaux) et surtout celle du SCOT, qui consiste ni plus ni moins à dessiner le Pays Basque Nord de demain en contraignant tous les futurs autres documents d’urbanisme à respecter ce dessin.
Il y a quelques années, le SCOT ne concernait que deux gros pôles à l’ouest d’Iparralde, laissant tout l’Intérieur à leur traditionnelle remorque.
Aujourd’hui, non seulement le SCOT concerne tout le monde, mais il approche “dangereusement” de la fin de son élaboration.
Changer les règles du jeu ?
J’écris “dangereusement” car les mois passent et le mouvement abertzale, qui se veut pourtant en pointe dans ce domaine, ne semble pas s’y intéresser à la hauteur de l’enjeu. Or, comparer fort légitimement la situation du logement au Pays Basque Nord à un Monopoly et prétendre en “changer les règles du jeu” ne peut se limiter à des actions ponctuelles et doit obligatoirement, si l’on veut filer la métaphore, chercher à changer le plateau du jeu lui-même, qui est le terrain sur lequel les acteurs joueront la partie.
“Changer les règles du jeu”
ne peut se limiter à des actions ponctuelles
et doit obligatoirement,
si l’on veut filer la métaphore,
chercher à changer le plateau du jeu lui-même
qui est le terrain sur lequel
les acteurs joueront la partie.
Il est déjà très tard, alors que cette action réclamerait non seulement le suivi des travaux en cours – ce qui est déjà fort heureusement le cas de certains élus abertzale – mais aussi un travail interne sur les amendements à y apporter dès à présent, associant élus et militants de tous les secteurs géographiques d’Iparralde. Ce serait une grave erreur que d’attendre la livraison du document final, car ce genre de réflexion qui s’apparente quasiment à un véritable projet de territoire réclame d’associer à la fois visions locales et globales mais aussi thématiques et transversales, tout cela supposant beaucoup de temps et d’énergie.
A l’approche de son congrès, il serait judicieux qu’EHBai lance ce chantier, pourtant envisagé il y a plusieurs mois par feu sa commission Logement dans sa proposition de feuille de route, mais en vain.
N’en doutons pas, ce chantier est bien le “père des batailles”, tant il conditionnera l’avenir du Pays Basque Nord.
Egun on Peio
Sur un thème, oh combien lié à l’urbanisme, on peut aussi évoquer les transports.
En commençant par le plus simple, à coût très réduit: intégrer les lignes SNCF au réseau Txik Txak, avec par exemple un billet à 2 € pour joindre depuis Baiona, aussi bien Garazi qu’Endaia.
Et puisque Bordeaux envisage d’ouvrir les lignes à la concurrence, pourquoi pas étendre les cadencements des trains d’Euskotren ? Là par contre il y aurait un coût (trains adaptés au changement d’écarrement des voies), mais l’UR peut aider au financement.
Laster arte
* comprendre écartement et UE
Rousset a prevue de privatiser les lignes regionales. Ca se discutera avec le nouvel operateur. le projet de territoire doit aussi penser autonomie energetique.L’organisation des soins doit aussi être mise dans les mains des elus locaux tel que le prevoit françois Braun ministre de la sante en commission des loies a l’assemblée nationale. On veut nous imposer une contribution a la LGV alors que nous avons besoin de cet argent pour txiktxak. Autonomie fiscale et la recuoeration de la tva produite sur le territoire devrait occuper les travaux d’EH bai aussi…