Julien Delion, porte parole Génération.s Pays Basque, militant syndical
Depuis 1981, le TGV est le fleuron industriel ferroviaire français. Chaque Président de Région propose régulièrement une arrivée de la LGV sur son territoire.
Les deux LGV Bordeaux-Dax-Pays Basque / Toulouse sont intimement liées, politiquement et économiquement. Le tracé désiré façonne une partie commune à la sortie de Bordeaux puis relierait Mont-de-Marsan, Dax et Bayonne sur la LGV vers l’Espagne ainsi qu’Agen et Montauban sur la ligne vers Toulouse.
Selon les lobbyistes, ces LGV ouvriraient d’ici 2030. La ligne entre Bordeaux et Toulouse coûterait 7,5 milliards d’euros. La portion vers Dax coûterait 4,5 milliards, mais ne constituerait qu’une étape, poursuivant son tracé vers L’Espagne, en passant à l’Est de Bayonne et traversant le Labourd, par Mouguerre Ahetze Urrugne et Biriatou, telle une cicatrice béante.
Les institutions doivent décider en 2021 et 2022 de la politique « mobilités » des 30 prochaines années : TER, TGV, Mix ferroviaire, Nouvelle LGV ? Nous sommes à la croisée des chemins.
Actuellement circulent sur chaque voie interconnectables, pouvant circuler dans tous les sens moins de 40 trains toutes activités confondues. L’école polytechnique de Lausanne a estimé que 80 trains / jour seraient nécessaires pour arriver à un point de « saturation », 120 pour un point noir ferroviaire.
M. Rousset et ses soutiens expliquent que la ligne classique Bordeaux Facture Dax serait saturée : Que nenni ! Cet argument ne tient pas.
Par contre, et les lobbyistes oublient de le mentionner, nous comprenons à la lecture de ce tracé que les 5 TGV origine Hendaye et Tarbes disparaitraient purement, pour laisser la place à un train TGV desservant Astigarraga ( Pays Basque coté Espagne ) puis une nouvelle halte St Geours de Maremne, puis Bordeaux.
Ainsi les usagers et citoyens des territoires du Béarn, Bigorre et Pays Basque seraient les grands perdants de ce projet pharaonique de près de 8 milliards.
Un voyageur qui réalise aujourd’hui Bayonne Paris en 04H04, avec 5 trains / jour, serait contraint à reporter son voyage via un TER DAX puis une liaison vers une nouvelle halte rapide St Geours de Maremne.
Le projet de LGV tient tout simplement à la relation inter pays, Bordeaux Madrid, en desservant peu ou pas les territoires.
Dès lors, le modèle économique Etat / Europe / SNCF Réseau / Institutions locales mises à contribution ne tient plus.
Ce Grand Projet du Sud Ouest passerait totalement à côté des enjeux environnementaux et mobilités locaux, il enclaverait encore plus le territoire Sud Landes Béarn Pays Basque, en ne desservant plus les gares de Bayonne, Biarritz, Saint Jean de Luz comme actuellement, mais en voyant passer entre l’Espagne et Bordeaux une ligne défigurant le paysage, bétonnant des zones humides, des zones naturelles, et des zones habitées, en artificialisant des sols, en impactant définitivement la biodiversité locale…
Ce sujet est un sujet hautement symbolique, de l’urgence climatique et du besoin de justice sociale.
Concernant le ferroviaire, les priorités des citoyens se situent sur le bassin Sud Landes, Pays Basque.
Un plan pluriannuel TER et FRET est indispensable :
- Entretien des lignes de dessertes des territoires locaux,
- Mise en vitesse V200Km/h de la portion Bordeaux Bayonne,
- Suppression des passages à niveaux dangereux,
- Création d’haltes ferroviaires d’aménagement du territoire (Bidart, Bas Tarnos, Lahonce, Halte nouvelle de Bayonne Glain),
- Relance du train de nuit La Palombe Bleue Irun-Hendaye-Paris quotidiennement,
- Relance du FRET ferroviaire par train pour lutter contre le mur de camions sur l’A63.
AHT EZ ! LGV NON !