L’avocate Gisèle Halimi vient de mourir à 93 ans en juillet, à Paris. Elle s’était installée en France après une jeunesse vécue en Tunisie, son pays natal. Infatigable battante, éperdument éprise de liberté, elle enfourcha pendant 70 ans, des causes à priori impossibles dont la cause des femmes, le droit à l’avortement bien sûr, mais aussi celle de la défense d’hommes et femmes impliqués dans la lutte pour l’Algérie algérienne. Indépendantistes, fellagas et autres insurgés, torturés, menacés de mort. Elle arracha au moins deux grâces présidentielles au général de Gaulle pour des hommes condamnés à l’échafaud.
Parmi ses nombreux ouvrages, citons Le procès de Burgos (paru en 1971 chez Flammarion), préfacé par Jean-Paul Sartre dont elle fut l’amie et l’avocate. 16 indépendantistes basques y furent jugés, dont 6 condamnés à mort. Leur peine fut commuée, sous la pression internationale anti-franquiste. Gisèle Halimi y représentait la Fédération internationale des droits de l’homme, comme observatrice. Son dernier ouvrage (réalisé avec Annick Cojean) paru le 20 août dernier (chez Grasset), s’intitule Une farouche liberté.