Enbata a sollicité les quatre principales listes en présence pour les élections régionales, sur les sujets qui tiennent à coeur aux abertzale. Voici les réponses d’Alice Leiciagueçahar, conseillère régionale sortante Europe Ecologie Les Verts.
Malgré l’avis négatif de l’enquête publique et de la Cour des comptes, le gouvernement vient cependant de programmer la LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Quelle est la position de votre liste sur cette LGV ?
Notre position est la même depuis le début: nous sommes fermement opposés à une nouvelle ligne. Nous sommes très attachés au réseau ferroviaire, et nous estimons que le rôle de la Région est de favoriser les déplacements du quotidien et de proximité. C’est un projet totalement inutile car les lignes actuelles rénovées suffiront à faire rouler des trains à grande vitesse. Par ailleurs, la nouvelle ligne, si elle devait se réaliser, laisserait la région exsangue, et l’ancienne ligne à l’état de friche. Le gouvernement tente donc d’imposer un projet inutile, ruineux, portant atteinte à l’environnement, et ce, en dépit de la forte et légitime opposition citoyenne.
Quelle est votre position sur le statut éventuel de l’euskara dans le cadre français et européen ? De même, quelle est votre position sur l’élargissement de l’action de l’Office Public de la Langue Basque ?
Nous sommes favorables à une co-officialité de la langue basque et de la langue française, et nous demandons au gouvernement français de ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires. La langue basque doit pouvoir être parlée et écrite dans tous les actes de la vie quotidienne.
L’office public de la langue basque au sein duquel je siège au titre de la Région Aquitaine a permis beaucoup de développements, notamment en permettant la formation de fonctionnaires des collectivités territoriales, de personnels en charge de la petite enfance (crèches, ATSEM, …), en aidant l’édition en basque, entre autre. L’OPLB atteint-elle ses limites ? Deux choses peuvent lui permettre d’aller plus loin : l’adoption d’une loi linguistique et l’EPCI unique.
Nous étions demandeurs
d’une collectivité territoriale
à statut particulier dont l’expérimentation
nous a été refusée.
Néanmoins, une opportunité
se présente aujourd’hui
de donner un début
de reconnaissance institutionnelle
au Pays Basque.
Le préfet vient de soumettre aux élus locaux sa proposition d’Etablissement Public Intercommunal (EPCI) unique pour l’ensemble d’Iparralde. Quelle est votre position à ce sujet ?
Nous étions demandeurs d’une collectivité territoriale à statut particulier dont l’expérimentation nous a été refusée. Néanmoins, une opportunité se présente aujourd’hui de donner un début de reconnaissance institutionnelle au Pays Basque. L’EPCI unique est l’occasion de gérer le développement économique, l’habitat ou les milieux aquatiques (entre autres compétences) à l’échelle du Pays Basque. A l’aube d’une Région qui aura la superficie de l’Autriche, l’EPCI unique nous permettra de maîtriser l’avenir du Pays Basque. Bien sûr, la mise en place exigera des élus une remise en question totale, et un travail considérable, mais l’enjeu en vaut la chandelle. La gouvernance entre 158 communes impliquera que chacun serve l’intérêt général, nous en sommes capables. Ne manquons pas notre rendez-vous avec l’histoire.
Ze pena!
Les mêmes questions ont été adressées à la liste socialiste qui n’a pas donné suite.