«Lepoan hartu ta segi aurrera»…
Le choix du titre de cette chanson pour rappeler notre cheminement n’est pas un hasard: le mouvement abertzale est né, a poussé et a grandi au cœur de notre culture, dans la chaleur des kantaldi, à l’air libre… en assistant à des pièces de théâtre politiques, à la manière des meetings politiques d’aujourd’hui.
Comme beaucoup d’autres, nous aussi nous avons eu une multitude de sigles, des divisions, nous avons commis des erreurs, mais depuis 1963 et Enbata, nous nous sommes développés jusqu’à aujourd’hui avec la même idée, celle que Lertxundi chante dans un exercice mathématique: «combien sommes-nous?» et en y répondant: «nous sommes un pays».
Nous, abertzale, nous avons soigné, protégé, transformé et embelli ce pays durant toutes ces années. Nous n’avons pas honte d’être ce que nous sommes lorsque nous regardons les albums de famille jaunis par le temps ou les récentes photos de l’ère du numérique.
«C’est comme ça» disaient les biens pensants, de fausses larmes dans les yeux, en parlant du «progrès» et de la «modernité», face à la progressive disparition du basque, face aux fermes qui se vidaient peu à peu, face à la côte qui se submergeait de riches touristes et face à notre jeunesse qui s’exilait par trains et par avions entiers.
Nous nous sommes souvent engagé(e)s politiquement avec réticence sur le terrain électoral rebuté par les pratiques notabilistes que nous avions sous les yeux. Mais petit à petit, nous avons pris de plus en plus de place dans le paysage.
Nous nous sommes appelés Enbata, EHAS, MUA, EMA, EB, AB, EA, Batasuna et nous nous avons pris mille autres différentes étiquettes, nous avons continué en suivant toujours la même voie en faveur de la construction de ce pays. De générations en générations nous avons su passer le témoin, nous avons fait des kilomètres, par milliers, pour que les revendications que nous portions en tant qu’a-bertzale soient entendues.
Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus nombreux, nous avons rencontré de nouveaux militant(e)s sur notre chemin, amoureux du Pays Basque, avec toujours plus de ferveur au fur et à mesure que se rapprochent les élections. Le vote abertzale progresse et croît toujours. À l’époque si nos voix étaient négligeables, aujourd’hui elles sont comptées et sollicitées!! Le mouvement abertzale est le moteur de la reconnaissance du Pays Basque, des paroles aux actions. Nous avons joué le difficile mais responsable rôle d’aiguillon et nous le jouons encore.
Aujourd’hui nous prenons plaisir à faire cette déclaration, à constater que les efforts que nous avons fournis portent leurs fruits, à apporter notre soutien à cette coalition, et comme le signifie EH Bai, depuis toujours nous disons OUI au Pays Basque!!
Nous ne voulons pas d’un Pays Basque construit n’importe comment: parce que nous voulons un Pays Basque avec une société qui se fonde sur la justice. Parce que nous som-mes abertzale et de gauche.
Aujourd’hui, alors que s’ouvre une nouvelle phase qui nous mènera à la reconnaissance démocratique de ce pays, le travail en commun des abertzale progressistes est nécessaire.
Comme nous n’avons pas peur, comme nous n’avons pas honte d’affirmer qui nous sommes et ce que nous sommes, nous continuerons de l’avant, en nous soutenant épaule contre épaule.
Le dimanche 20 mars prochain, nous ici présent(e)s, ceux-celles qui n’ont pas pu venir, et en souvenir de ceux-celles que nous avons perdu(e)s en route, nous appelons l’ensemble des hommes et femmes qui croient en ce Pays à voter pour EHBai! Aujourd’hui voter pour EHBai, c’est faire que le Pays Basque soit plus fort demain!