Le monde paysan bat en retraite

LaborariakErretreta

Comparées à celles des autres régimes, les retraites des paysans sont particulièrement faibles. Au-delà des difficultés humaines que cela engendre et des question de société que cela pose, les conséquences sont également redoutables pour la transmission des fermes et l’avenir d’une profession.

La Réforme des retraites et, par conséquent, les grèves, ont été au centre de beaucoup de discussions et de préoccupations en cette fin d’année 2019.

Difficile d’avoir une opinion précise et argumentée sur des systèmes parfois complexes et que l’on comprend mal.

Que dire de la retraite des paysans ? Contrairement à celle des salariés du régime général, la retraite des agriculteurs n’est pas calculée sur la base des 25 meilleures années mais sur l’ensemble de la carrière.

Comparées à celles des autres régimes, les retraites des paysans sont particulièrement faibles. Selon un rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), la pension moyenne s’établissait en 2015 à 730 euros par mois pour une carrière complète, contre 1.800 euros pour l’ensemble des Français. Les épouses de paysans, quant à elles, touchaient moins de 600 euros. Les paysans vivent donc sous le seuil de pauvreté…

Depuis le début de l’année 2017, un dispositif garantit aux chefs d’exploitation un montant de pension minimal pour une carrière complète, à 75% du Smic net agricole, soit 871 euros.

Le très faible niveau des retraites agricoles pose plusieurs questions : comment notre société peut-elle accepter que ceux et celles qui produisent sa nourriture, entretiennent nos paysages et travaillent souvent de 60 à 70 heures par semaine, soient si mal traités au moment de la retraite ?

Comment notre société peut-elle accepter
que ceux et celles qui produisent sa nourriture,
entretiennent les paysages,
travaillent 60 à 70 heures par semaine
soient si mal traités ?

Transmission

Par ailleurs, nous le constatons depuis de nombreuses années, le bas niveau des retraites ne facilite pas la transmission des fermes.

En effet lorsque une ferme est reprise par un jeune, notamment en élevage, se pose la question du logement. Il est parfois difficile, lorsque cela n’a pas été anticipé de trouver un logement sur la ferme et “déloger” les anciens exploitants pose la question de leur relogement, difficile à payer avec leur petite retraite.

Les conséquences sont donc automatiques et de trois sortes. Soit il y a une reprise de la ferme avec une installation familiale et “jeunes et vieux” trouvent ensemble un compromis par rapport au logement. Soit la reprise se fait par un jeune hors du cadre familial et dans ce cas, si les anciens exploitants quittent la ferme, il arrive qu’ils veuillent vendre assez cher pour assurer leurs vieux jours, ou transmettre “quelque chose” à leurs enfants.

Enfin, bien souvent, dans le dernier cas, qui est très courant lorsqu’il n’y a pas d’installation après une cessation, la ferme peut être démantelée : les anciens exploitants restent sur la ferme pour y vivre, tandis que les terres sont réparties entre des voisins qui agrandissent leurs fermes. Inégalité et injustice sont ce que ressentent beaucoup de paysans qui arrivent à la retraite, après une carrière marquée aussi par beaucoup d’inégalités et d’injustices au sein même de la profession, avec un système de distribution de primes basé sur les surfaces et non sur l’actif, qui profite donc à celui qui possède le plus d’hectares…

La politique agricole commune a encouragé l’agrandissement des fermes et conduit à la disparition de nombreux paysans et cela devrait, semble t-il, s’accélérer lorsque l’on prévoit que la moitié des paysans disparaîtront d’ici 2028.

Notre seule voix de paysans ne suffira pas si nous voulons encore défendre une agriculture paysanne de proximité, avec des paysans nombreux…

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