Une image virtuelle du Pays Basque…

RAIDLa mise en scène était bien réelle. Des militaires en armes, cagoulés, toutes les protections déployées, postés aux quatre coins de la maison, bien visibles… La garde civile, la gendarmerie, des hommes du RAID… Une super production franco-espagnole. La majorité des médias ont joué le jeu. Celui souhaité, celui organisé, celui mis en scène. Les photos les plus publiées dans les médias nationaux de part et d’autre des Pyrénées, montrent essentiellement une maison, une maison encadrée par les gendarmes, encagoulés, sur leurs gardes, prêts à tirer, à se défendre contre un ennemi plus fort en nombre sans doute. Il faut induire l’idée que les occupants de la maison sont dangereux, voire très dangereux, que le déploiement de force est à la mesure des personnes occupants la maison. Et puis il y a eu la version des réseaux sociaux…

D’autres images ont circulé. Des images de gens qui sont venus soutenir les personnes interpelées. Des personnes de tous les âges qui sont venues spontanément soutenir des voisins, des amis, des collègues, des connaissances… Dès l’annonce de l’intervention, des sms, des messages ont circulé dans le village, dans les villages des alentours…Ces images montrent ces personnes qui chantent, qui dansent, qui discutent entre eux…

Au milieu de la nuit les gendarmes vont utiliser la force, les flashballs, les gaz lacrymogènes, les matraques et autres moyens à leur disposition pour disperser sans sommations et sans ménagement ces dangereux chanteurs, danseurs, qui sont venus perturber la mise en scène pourtant bien rodée de l’arrestation de dangereux terroristes basques et de leurs soutiens.

Là, certains médias parleront d’échauffourées entre forces de l’ordre et des manifestants, sans plus de détails… Peu utiliseront les images et les photos prises par les personnes présentes sur place.

Deux jours plus tard, nouvelle intervention des gendarmes dans une autre maison dans le même village.

Le «périmètre de sécurité» a été augmenté. Pas question que la même situation se reproduise. Et là aussi les réseaux sociaux vont donner une autre version de «la nouvelle intervention»… On y voit la propriétaire de la maison perquisitionnée, souhaitant rentrer chez elle, bloquée par les forces de l’ordre, et assumant de manière on ne peut plus claire et tranquille, aux divers micros qui lui sont tendus, son implication dans le soutien à deux des personnes arrêtées deux jours auparavant et le processus de paix en cour actuellement… Sans doute pas assez vendeur tout ça… «Une cinquième personne arrêtée», «cinq personnes présentées au juge anti-terroriste de Paris».

L’arrestation de personnes qui fêtaient un évènement entre amis, d’une personne qui rentre tranquillement des fêtes de Pampelune en apprenant la perquisition de son domicile, des personnes qui assument leurs rôles dans les faits reprochés, qui sont spontanément soutenues par des centaines d’autres personnes, ça donne une autre image aux évènements non ? Mais cette image-là pas sûr qu’ils la veuillent, et c’est pourtant la réalité…

Le comité de soutien d’Ortzaize a organisé une conférence de presse géante (plusieurs centaines des personnes sur la place du village) le samedi 11 juillet à 11h00 à Ossès. L’entourage des personnes arrêtées durant la semaine y a donné les dernières nouvelles, sa lecture des évènements et a fait part des mobilisations à venir. (Argazkia: PS)
Le comité de soutien d’Ortzaize a organisé une conférence de presse géante (plusieurs centaines des personnes sur la place du village) le samedi 11 juillet à 11h00 à Ossès. L’entourage des personnes arrêtées durant la semaine y a donné les dernières nouvelles, sa lecture des évènements et a fait part des mobilisations à venir. (Argazkia: PS)

Manfiestaldia

Dès le lendemain de l'arrestation à 19h00 plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées tous les soirs pour manifester leur solidarité à Ortzaize.
Dès le lendemain de l’arrestation à 19h00 plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées tous les soirs pour manifester leur solidarité à Ortzaize. (Argazkia: PS)
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3 thoughts on “Une image virtuelle du Pays Basque…

  1. Selon wikipédia le RAID est “une unité d’élite de la Police nationale française. Le nom est choisi en référence au mot « raid », désignant un assaut militaire, mais a reçu par rétroacronymie le sens Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion.”

    Leur dernière intervention au Pays Basque est plutôt RAID (Réactionnaire, Autoritaire, à l’Incompétence Dangereuse) : plusieurs blessés dont un journaliste qui va porter plainte.

    Espérons que ce dépôt de plainte démotivera le “Gendarme Stagiaire” qu’on voit à la fin de cette vidéo (www.naiz.eus/eu/mediateca/video/grazi-etchebeheren-atxiloketa-ortzaizen) se faire “mettre au coin” par son supérieur à Ortzaize… Il ne manquerait plus qu’il aille rejoindre le GIGN (son élite à lui) pensant y trouver encore plus d’impunité… ici ou ailleurs…

  2. C’est monstrueux! Jamais, et j’ai 77 ans-ancien combattant, je ne pensais cette façon de traiter les gens ,fussent-ils basques, possible depuis la fin de la gestapo et de la stasi sur cette terre! Le plus grave c’est l’apparente indifférence des citoyens montrant ainsi qu’ils sont prêts à tout admettre dans la mesure ou ça touche …”les autres”! Je suis atterré qu’en plus cela soit le fait de pseudo-socialistes qui, une fois au “pouvoir” estiment qu’ils peuvent tout faire, surtout le pire! Ils sont complètement déconsidérés y compris tous ceux qui les entourent par leur silence qui est une adhésion! En plus “ON” nous parle d’une dénonciation et de “découverte” d’armes à l’irlandaise (police!).Enfin, fin du monde, comme tant les “mùédias -éveillés” que ” l’organisation judiciaire” (ne parlons pas de Justice SVP!) sont collaborateurs, il est inutile de rechercher des responsables et encore moins de coupables. Il n’y a plus aucun espoir dans ces conditions sauf à compiler les causes,les faits, les acteurs et les conséquences désastreuse pour l’Humanité!
    J’ai dit!

  3. Ces images de policiers cagoules et armes rapellent d’autres temps et d’autres circonstances. On se croirait presque a l’intervention de l’hypercor casher de janvier. Nous sommes pourtant face a des evenements tres differents entre eux. En janvier il s’agissait d’un terrorisme fanatique religieux et sanguinaire avec des visions totalitaires, manipulant des personnes souvent marginalisees et sans repaires, avec lequel il n’y a rien a negocier. Dans le cas d’Orzaize, les gouvernements francais et espagnol savent tres bien, mais ne veulent pas admettre que la lutte du Pays Basque pour son identite et sa survie est une lutte legitime et qu’elle s’inscrit dans le courant historique des liberations nationales des XX et XXI siecle (Irlande , Corse, Catalogne…). Si ETA a mene une lutte armee pendant 50 ans, celle-ci etait legitimisee par la defaite politique et militaire du gouvernement basque de 1936. Il y avait a l’epoque du franquisme un soutient a cette lutte dans les etats francais et espagnol et au niveau international.(Manifestation pendant le proces de Burgos en 1970 – Observation d’une minute de silence en automne 1975 a la bourse de Paris lors de l’execution de militants basques a Madrid quelques semaines avant la mort de Franco). Les temps ont malheureusement change a cause de toutes les distorsions de la realite que font avaler les differents gouvernements espagnols de gauche ou de droite. Le fait que l’oganisation ETA ait arrete la lutte armee au lieu de conforter les attitudes de Paris et Madrid ne fait pas autre chose que de prendre des mesures de provocations comme celle d’Orzaize.

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