Enbata: Candidat suppléant Abertzaleen Batasuna de la conseillère régionale EE/Les Verts Alice Leiciaguecahar, comment avez-vous organiser le programme des rencontres dans les mairies du Pays Basque?
Michel Poueyts: Le programme des rencontres a été organisé par l’équipe de campagne et nous avons pour ambition de visiter l’ensemble des mairies du Pays Basque. A ce jour, nous nous sommes rendus dans 117 communes ou l’accueil fut à chaque fois des plus agréables.
Enb.: Pensez-vous que votre réseau relationnel d’élus locaux tissé en tant qu’adjoint au maire délégué à la Jeunesse et aux sports d’une ville importante de la Côte, ait facilité cette campagne électorale abertzale-écolos?
M. P.: Oui, dans la mesure où je suis élu à Biarritz depuis 20 ans et durant ces années, j’ai côtoyé de nombreux élus et nous connaissons quasiment l’ensemble des maires du Pays Basque.
Enb.: Quels sont les arguments programmatiques que vous mettez en avant? Quels sont les interrogations de vos interlocuteurs?
M. P.: Tout d’abord, c’est une alliance rassemblant quatre représentants du pays Basque et deux du Béarn avec la volonté de porter Sauveur Bacho au second tour. Derrière cette démarche, nous souhaitons mettre en avant la disponibilité et la proximité des élus locaux qui sont à nos yeux un point essentiel dans notre campagne.
Le fait que Sauveur Bacho soit le maire d’un petit village comme Arbérats est une garantie d’efficacité et de disponibilité dans le rôle qu’il pourrait mener en tant que sénateur.
Enb.: Les grands thèmes de votre programmme sénatorial sont-ils également partagés par les candidats abertzale et par ceux EE/Les Verts? Comment fonctionne l’organisation en alliance de cette élection?
M. P.: L’organisation fonctionne à partir d’un groupe moteur, réunissant des personnes de différentes tendances qui sont parfaitement en phase avec l’alliance, autour de grands thèmes programmatiques: une institution propre au Pays Basque, une chambre d’agriculture Pays Basque, la coopération intercommunale, la défense des services publics, la défense de l’euskara et de l’occitan avec l’adoption d’une loi pour les langues régionales et des grands thèmes liés à des problèmes de société notamment les déplacements, la sortie progressive du nucléaire, l’agriculture, la pêche, le développement durable.
Ce travail est très positif et porteur d’avenir, et s’inscrit dans la démarche initiée il y a une dizaine d’année par André Darraidou.
Trois députés dans la campagne sénatoriale
Le 12 septembre la liste des Sénatoriales «Europe Ecologie-les Verts – Régions et Peuples Solidaires» (Abertzaleen Batasuna, Eusko Alkartasuna, Partit Occitan) a reçu le soutien de François Alfonsi, député européen de Europe Ecologie – Régions et Peuples Solidaires; Lorena Lopez de Lacalle, députée de Bildu* et EA à la Diputacion d’Araba; Mikel Basabe, député d’Aralar au Parlement autonome basque de Gasteiz.
Réunis à Hendaye dans un premier temps, les trois députés ont eu l’occasion de manifester leur soutien et celui de leurs organisations respectives à la démarche lancée par la coalition. François Alfonsi a ainsi salué le rapprochement entre les organisations abertzale et Europe Ecologie, un rapprochement «porteur d’espoir pour une avancée en direction du Sénat, une des deux chambres qui bloque un certain nombre de dossiers, notamment sur la question des langues minoritaires».
Précisément, à Hendaye, la rencontre a porté sur un des thèmes de campagne développés par la liste: les pratiques de politiques publiques de la langue basque. Lors de la rencontre, la conseillère municipale Bakartxo Arrizabalaga a décliné, en euskara, les différentes actions engagées par la Ville d’Hendaye en faveur de l’utilisation de l’euskara dans le domaine public, auprès de la jeunesse, dans les écoles et au sein de la population. La députée Bildu d’Araba, Lorena Lopez de Lacalle —qui inaugurait la première visite politique publique de Bildu en Iparralde— a insisté pour sa part sur la «nécessité de faire concorder, dans la Communauté autonome basque, une politique publique normalisée, avec une incitation à la pratique de la langue basque; la politique publique de l’euskara n’étant pas suffisante s’il n’y a pas de sensibilisation significative à son usage».
Autre volet de la campagne, la nécessité d’accompagner une agriculture respectueuse de l’environnement. Ainsi, après Hendaye, la délégation s’est rendue à Mendionde, au château de Garroa, où le maire de la commune Lucien Betbeder a présenté l’action remarquable menée par le village et la Communauté des communes d’Hasparren pour le développement de cinq hectares de maraîchage biologique. Une autre approche de l’agriculture tournée vers la production biologique en direction des cantines scolaires et de la restauration collective, et bien sûr orientée vers l’implantation de jeunes agriculteurs sur des marchés en développement.