L’Assemblée générale de la CCI du vendredi 20 janvier 2012 a posé le débat sur la LGV. La question ne fait pas l’unanimité et plusieurs élus dont certains de Lantegiak se sont exprimés et ont soulevé les points suivants:
RFF et la SNCF, au total, ont une dette supérieure à 30 milliards d’e (comparable à leur chiffre d’affaire). Cette dette a doublé depuis la création de RFF. C’est la collectivité qui comble les déficits d’année en an-née.
RFF et la SNCF n’ont pas fait d’investissements à l’entretien des voies, ouvrages et matériels depuis 20 ans: ce retard est chiffré à 2 ou 3 milliards d’e, à investir, pendant au moins 10 ans (ce qui accroîtra donc la dette d’au moins 20 milliards d’e).
Le financement des travaux est confié en grande partie à un opérateur privé qui fera garantir pendant 50 ans, les pertes d’exploitation certaines, sur l’Etat (endetté), les ré-gions et départements.
La SNCF, depuis 10 ans, n’a pas été ca-pable de gérer de façon rentable le fret con-fié, et, même a créé une société de transport routier, prouvant son peu de confiance dans l’avenir du fret ferroviaire. Au contraire, le fret diminue d’année en année.
Il n’y a pas d’accroissement du nombre des voyageurs, au contraire, partout une diminution est constatée.
l Les hypothèses chiffrées par RFF/SNCF ont été remises en question par des observateurs neutres, à tel point que l’Etat a mis en place un observatoire.
Il y aura peu de retombées économiques si ce n’est celui amené par un afflux de personnel qui ne fera que passer, ou qui contribuera à une tension plus importante sur le foncier (véritable fléau de l’économie industrielle ou agricole).
Il y aura peu d’entreprises qui profiteront de cette création de ligne: les porteurs de projets seront des entreprises extérieures qui ont la compétence de ce type de réalisation.
Des exemples de développement de
villes montrent qu’ils ne sont pas ou très peu liés à une nouvelle ligne LGV (Toulouse, Rennes, classées 1er et 2ème pour leur dynamisme économique, Grenoble, jusqu’à ré-cemment, Rodez, taux de chômage le plus bas, Bayonne 3ème ville pour son attractivité, sans cette nouvelle voie… etc.). Par contre Reims, Valence «décollent» peu malgré la ligne… etc.
Pour toutes ces raisons, nous, chefs d’entreprises, nous nous opposons à cette déroute annoncée sur les plans foncier, financier et environnemental amenée par la création de cette voie nouvelle sur le Pays Basque.
Il est encore temps d’arrêter ce projet tel qu’il semble se dessiner.
Par contre, une voie modernisée pour un TGV réaliste et efficace est souhaitable
Centrée sur un réaménagement moderne et complet (y compris sur le plan phonique) de la voie actuelle de Bayonne à Hendaye, qui coûtera 5 à 6 fois moins cher que la nouvelle ligne, tout en couvrant les besoins prévisionnels les plus dynamiques pour les 25 ans qui viennent en améliorant complètement le service TGV, mais aussi celui des autres trains Fret et Ter. Cette rénovation sera bien plus accessible aux entreprises du territoire Pays Basque.
Nous appelons tous les chefs d’entreprises, responsables économiques, à refuser ce projet de création d’une nouvelle ligne. Oui à une voie modernisée de l’actuel TGV.
Lantegiak