Il faudra que le PNV se débrouille pour gouverner avec seulement 27 députés sur 75 au parlement de Gasteiz. Son prédécesseur le PSOE gouvernait avec 25 députés et un accord de législature signé avec le PP. Le PNV dirigera donc le pays par défaut, un peu comme EH Bildu en Gipuzkoa, uniquement parce ses adversaires ne peuvent se mettre d’accord sur le nom d’un président. Le 22 novembre, date de la première réunion du parlement, nous en saurons davantage sur le style de relations que le PNV entretiendra avec les autres partis: opposition frontale, neutralité bienveillante, accords ou partenariat ponctuels, pacte discret de non agression… La composition du bureau du parlement et des commissions sera à examiner à la loupe pour évaluer ce qui se prépare dans la coulisse. Le vote du budget gouvernemental pour l’année 2013 constituera le grand test. Les relations varieront au fil de la législature en fonction des intérêts des uns et des autres.
Les optimistes diront que le PNV n’aura pas à gérer les contraintes d’un pacte de gouvernement avec les ministres d’un autre parti. Les pessimistes affirmeront que ce gouvernement faible ne pourra prendre les mesures énergiques qu’exige la situation économique et que les autres formations le tiendront comme la corde tient le pendu. Le PNV fait le pari inverse. Il n’aurait proposé à la droite espagnole, aux socialistes ou aux souverainistes que des projets bien peu concrets, habillés de l’étiquette «grand accord»… et des alliances ponctuelles autour des votes des budgets du gouvernement régional et des trois députations provinciales: le PP dirige l’Araba et EH Bildu le Gipuzkoa. Bien dans la ligne gestionnaire et pragmatique du Parti nationaliste basque qui n’a pas été con-vaincu par le «changement extrême» proposé par EH Bildu et reste refroidi par la crise interne du PSOE qui peinerait à élaborer ses propositions.
Passe-moi la rhubarbe, je te passerai le sé-né, sera donc à l’ordre du jour durant quatre ans.