C’est celui de la disparition dans le paysage politique hexagonal, de l’ensemble des forces politiques alternatives au pouvoir absolu du PS et de l’UMP.
Le système conçu pour et par les deux formations qui se partagent le pouvoir depuis plus de 30 ans, met à mal toute velléité d’offrir une autre voie, de proposer d’autres solutions dans un pays qui peu à peu rencontre une paralysie démocratique.
A ce petit jeu seul le Front National parvient à se hisser à un niveau important, crédibilisé dans ses thèmes par une UMP apeurée qui court après… Mais il sera aussi victime du système puisque une formation atteignant une moyenne de 15 % des voix peut n’avoir aucun député.
Tout est bouclé et bien bouclé! Tellement bouclé que cela finit par se voir, et que
l’on nous promet une «dose» de proportionnelle pour les élections législatives prochaines! Une dose? Je crains que le gouvernement ne découvre à cette occasion les charmes de l’homéopathie.
Dès les premiers résultats on comprenait que le vote utile avait joué à plein, que l’ensemble des autres formations étaient renvoyées à la figuration la plus stricte. Mêmes les débats locaux qui ont un peu émergé ces dernières semaines n’ont eu aucune incidence au final sur le choix des électeurs et des électrices.
Et finalement faut-il s’en étonner? La campagne a consisté pour les uns à dire «donnez une majorité au changement», et pour les autres, «refusez cette majorité au Président».
Ce qui signifie très largement que la con-frontation d’idées à l’occasion de l’acte majeur que constitue la mise en place d’une majorité parlementaire, n’existe plus.
Le renversement du calendrier électoral par le gouvernement Jospin a mis un terme définitif au débat politique et a transformé un régime pour partie parlementaire, en un régime présidentiel excessif. Après avoir stigmatisé la Constitution de la 5ème république assimilée à un coup d’état permanent, elle se voyait vidée par les mê-mes de tout enjeu pour les élections législatives!
Conscients de cela depuis bien longtemps les écologistes ont misé sur un accord, bien avant la présidentielle et ont été brocardés pour ce choix. Mais que peut-on faire d’autre dans ce contexte de bipolarisation outrancière? Ils sont maintenant présents au gouvernement et auront quel-ques députés. Leur rapport de force reste néanmoins extrêmement fragile et les champions de la calculette que sont leurs alliés sauront le leur rappeler.
Il est à craindre que les très faibles scores des candidat(e)s d’EELV ne permettent pas d’infléchir les politiques nationales face à un PS qui reste majoritairement très productiviste. Et l’échec plus que possible de Rio + 20 sera un frein supplémentaire.
Après le choc de cette législative et face à ce constat, l’avènement d’une nouvelle République est plus que jamais impératif: fin des cumuls, juste représentation, évolution du Sénat, équilibre des pouvoirs… Mais, cela reviendrait à mettre fin à un système patiemment construit et donc, je nourris quelques doutes!