by Le projet de loi portant sur le mariage pour tous et toutes déchaîne des passions et des propos que l’on espérait enfouis une fois pour toutes dans les limbes de l’Histoire. On ne ment pas aux enfants répètent à l’envie les opposants à ce droit nouveau, et pour le démontrer, ils mentent eux outrageusement sur les nouvelles dispositions du code civil. On supprimera des textes toute référence aux pères et mères pour adopter la terminologie de «parent 1 & parent 2»… L’arnaque n’effraie pas ces zélateurs de la morale chrétienne, et dans le Manifeste publié par Barjot et consorts, c’est un plaidoyer vibrant en faveur de la famille, porteuse d’une «humanité dura-ble»… (sic).
L’homosexualité serait donc, de facto, hors humanité, et sous les propos les plus rigoureusement policés suinte une homophobie rampante qui fait froid dans le dos. Le spectacle est pénible car on tente de nous convaincre que seul ce contrat civil qu’est le mariage est au centre du débat, alors qu’en fait nous assistons à une vague homophobe profonde et que, ce faisant, c’est le principe républicain de l’égalité des droits qui est ici malmené.
Et cela rappelle bien des choses: l’obtention du droit de vote des femmes par exemple. Les mêmes forces obscurantistes ont été à la manœuvre au début du siècle dernier et leurs propos ne sont pas sans faire écho aux idioties sur le «bouleversement anthropologique» que nous entendons aujourd’hui.
Ce droit de vote devait selon les sénateurs de l’époque, entraîner «la destruction de la famille, miner l’autorité du mari, nuire à la virilité du parlement, poser problème pour le vote du budget de la défense, provoquer querelles dans les couples et les villages, faire battre les républicains par les cléricaux, mettre la politique sous la coupe des sentiments…»! C’était hier, c’est aujourd’hui!
Le phallocentrisme exacerbé rejoint, et ce n’est pas un hasard, la détestation pour ne pas dire la haine du fait homosexuel. Les fondements de la pensée sont les mêmes: détruisons ce qui est différent au nom de «notre culture judéo-chrétienne» et pour cela agitons peurs, fantasmes et menson-ges!
Au siècle dernier, la France «des Lumi-ères», s’est ridiculisée en octroyant le droit de vote aux femmes le 21 avril 1944, la France de 2012 prend le même chemin. C’est sous le regard incrédule d’une grande partie de l’Europe que nous recommençons les mêmes excès et nous sommes pathétiques. Portugal, Espagne, Belgique, Pays Bas… ont entériné le mariage entre personnes du même sexe et aucun séisme particulier n’a suivi cette décision.
Comme le souligne l’anthropologue Donnia Bouzar «il faudrait cesser de faire la morale au monde entier en se décrétant un modèle de sécularisation et de laïcité, tout en défendant une définition du rôle des hommes et des femmes issue des premiers discours chrétiens…». Oui, il serait grand temps que la religion libère l’espace public et que la France retrouve ses Lumières!
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