Celle qui m’a saisie, à l’Assemblée
générale du Conseil des élues,
quand j’ai eu conscience du
piège qui nous était tendu par un quarteron
d’élus socialistes* et qui visait à
mettre à mal le processus engagé dans
cette instance depuis plusieurs mois.
Faisant fi du travail produit par des dizaines
de personnes au cours de dizaines
d’ateliers, réunissant l’ensemble
de la société civile et de très nombreux
élu-es, nous assistions à une manoeuvre
de dernière minute qui consistait
à vider de son sens le texte
proposé au vote.
Cette contribution aux Etats généraux
de la démocratie territoriale, explique la
réflexion engagée pour donner une suite
institutionnelle au «pays» Pays
Basque. Dans sa conclusion, «le
Conseil des élus invite le Sénat (…) à
examiner l’hypothèse d’une Collectivité
territoriale pour le Pays Basque».
Examiner l’hypothèse… Imaginez l’audace!
On sollicite ces hautes instances
pour que, dans un moment de folie
créative, elles se penchent sur l’avenir
de notre territoire.
La démarche du Conseil des élus étant
bien en phase avec les paroles d’un
certain François Hollande, qui a affirmé
lors de son discours d’investiture :
«Je crois à la démocratie locale et j’entends
la revivifier par un acte de décentralisation
susceptible de donner des
libertés nouvelles pour le développement
de nos territoires»…
Or, ce jeudi noir, des élu-es socialistes
ont apposé leur veto à ce simple souhait.
N’ayant jamais participé aux
groupes de travail, pour l’écrasante
majorité d’entre eux, ils sont venus
avec une suffisance surprenante nous
indiquer le peu d’intérêt qu’ils accordaient
à nos élucubrations.
A 19h15, ils déposaient un amendement
surprise, qui supprimait dans le
dispositif final toute référence à la Collectivité
territoriale, au bénéfice de «invite
le Sénat à examiner l’hypothèse
d’une expérimentation». Appréciez la
formulation: elle n’a strictement aucun
sens!
Mais au surplus, nous finissions par
comprendre que le texte était par
ailleurs suffisamment modifié pour interdire
toute possibilité de collectivité
territoriale!
Cela s’appelle un piège et je ne trouve
pas de mots pour qualifier cette attitude
dans une enceinte où la démocratie
participative a pris tout son sens depuis
presque deux décennies!
Au nom de l’obtention d’un consensus,
nous étions conviés à un hara-kiri général
en adoptant une rédaction contraire
à ce que nous avions porté
collectivement jusque-là et totalement
opposée à l’avis rendu par le Conseil
de développement!
L’Assemblée a voté le texte initial à la
très grande majorité des membres présents
dont Frédérique Espagnac, Sylviane
Alaux, et François Maitia dont il
faut saluer la courageuse position.
Quant aux neuf socialistes, ne participant
pas au vote, ils démontrent ainsi
qu’ils sont totalement hors jeu!
*Capdevielle, Etcheto, Bergé, Favraud, Martin,
Aragon, Villeneuve.
Espilondo et Mondorge n’ont pas participé
au vote et n’ont pas soutenu l’amendement.